jeudi 24 novembre 2016

Appel à articles RGA "Nuits et montagnes" /Nights and Mountains


Cet appel à articles interroge les évolutions des nuits de montagne dans les différentes dimensions historiques, économiques, sociales, culturelles, territoriales ou environnementales. Le questionnement s’inscrit dans une approche chronotopique et une rythmanalyse de la société et des territoires en 24/7, 24h / 24 et 7 jours /7. L’hypothèse centrale de l’appel à articles est que les montagnes ne sont pas épargnées par l'extension du domaine du jour et qu’elles deviennent des territoires de tensions, d’investigation, de créativité et d’expérimentation qui nous obligent à repenser nos modes d’habiter en y intégrant la dimension nocturne et temporelle.

This call for articles probes the development of mountain nights in their various historical, economic, social, cultural, territorial and environmental dimensions. This inquiry forms part of a chronotopical investigation and rhythmanalysis of societies and territories in which we examine the organization of time along the 24-hour daily cycle, the weekly cycle of seven days and combinations of the two. The central assumption of this call for articles is that mountains have not been spared the reach of the day into the night, and are becoming territories of tension, investigation, creativity and experimentation that compel us to rethink our ways of living by examination of their nocturnal and temporal dimensions.
https://calenda.org/380518

Will Straw

Luc Gwiazdzinski 


samedi 19 novembre 2016

Conférence, « Quand la nuit éclaire le jour », Métropole de Lille, Luc Gwiazdzinski, 21 novembre, Villeneuve d'Asq

« Quand la nuit éclaire le jour »
Conférence de Luc Gwiazdzinski, Géographe
Enseignant chercheur à l'IGA (Université Grenoble Alpes), laboratoire Pacte
Métropole européenne de Lille
Lundi 21 novembre 2016, 14 h 30
au Forum Départemental des Sciences
1 place de l’Hôtel de Ville
Villeneuve d’Ascq

Conférence Pour un design des politiques publiques, Luc Gwiazdzinski, Université de Montréal, 23 novembre 2016

Conférence
Luc Gwiazdzinski
Pour un design des politiques publiques.
Nuits, dimanche, saisons. De l'aménagement de l'espace à un aménagement des temps.

Mercredi 23 novembre à 16 h 30
Salle 1150 de la Faculté de l’aménagement.
Université de Montréal
aboratoire FOCOLUM gérée par Tiiu Poldma.
Pavillon de la Faculté de l’aménagement
2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Montréal (Québec)  H3T 1B9
www.design.umontreal.ca<http://www.design.umontreal.ca/>


Luc Gwiazdzinski est géographe et urbaniste. Il dirige le Master « Innovation et territoire. Créativité et design des politiques publiques » (www.masteriter.fr) à l'Université Grenoble Alpesen France. Chercheur au laboratoire Pacte (UMR 5194 CNRS) et associé à l'EIREST (Paris 1 Sorbonne) et au MOTU (Milan), il a dirigé de nombreux programmes de recherche et colloques sur les questions des temps urbains, de la ville, de la nuit et des temporalités. Il a notamment publié les ouvrages suivants : La ville 24h/24, 2016, Rhuthmos ; La nuit dernière frontière de la ville, 2016, Rhuthmos ; L'hybridation des mondes, 2016, Rhuthmos.

mardi 15 novembre 2016

Conférence "Quand le jour éclaire la nuit", lucGwiazdzinski, Metropole européenne de Lille, 21 nov 2016

Conférence "Quand le jour éclaire la nuit" Metropole européenne de Lille, 21 nov 2016 14h

Conférence "Quand le jour éclaire la nuit", lucGwiazdzinski, Metropole européenne de Lille, 21 nov 2016

Conférence "Quand le jour éclaire la nuit" Metropole européenne de Lille, 21 nov 2016 14h

Lancement du numéro d'Intermédialites "habiter la nuit"/"Inhabiting The Night" mardi 22 18 h à Montréal

Lancement du numéro d'Intermédialites "habiter la nuit"/"Inhabiting The Night" mardi 22 18 h à Montréal 9 avenue Duluth Est

https://www.erudit.org/revue/im/2015/v/n26/index.html

interview sur la nuit urbaine, El Pais, 11 novembre 2016

"En general, los expertos hablan de la necesidad de compatibilizar usos, de convivir, pues si un vecindario sin vecinos sería un parque temático que perdería casi todo su atractivo; sin ocio, también el nocturno, sería un espacio “esterilizado, muerto”, asegura el geógrafo de la Universidad de Grenoble-Alpes Luc Gwiazdzinski. “La noche se ha convertido en un espacio esencial e irrenunciable para hacer sociedad”, añade.

http://politica.elpais.com/politica/2016/11/11/actualidad/1478882274_125199.html?0p19G=c

vendredi 11 novembre 2016

Habiter (la nuit) / Inhabiting (the night), Straw W., Gwiazdzinski L. Revue Intermédialités Numéro 26 • automne 2015


Revue Intermédialités
Numéro 26 • automne 2015
Habiter (la nuit) / Inhabiting (the night)
sous la direction de Luc Gwiazdzinski et Will Straw
Accessible en ligne sur érudit
www.erudit.org/revue/im/




Université de Montréal
C.P. 6128 succursale Centre-Ville
Montréal (Québec)
Canada H3C 3J7
intermedialités@gmail.com


Habiter (la nuit) / Inhabiting (the night)
Luc Gwiazdzinski (Université Alpes Grenoble) et Will Straw (McGill University)

La nuit urbaine à l’ère de la prospérité (1945-1965)
Nathalie Simonnot (Laboratoire LEAV, École nationale supérieure d’architecture de Versailles)

A Reflection on Light as a Medium: Surveillance, the Sublime, and Poetics in Montreal’s Nocturnal Landscape
Sylvain Bertin (Université de Montréal)

Échappée nocturne sur l’autoroute du Soleil : propositions pour une lecture paysagère de la section Beaune–Marseille
Vincent Marchal (Université de Lorraine)

Festive, libertine, rebelle : Montréal et la nuit
Eleonora Diamanti (Institute for the Public Life of Arts and Ideas, McGill University)

Danser au son d’un orchestre dans le Montréal nocturne de l’entre- deux-guerres : salles de danse, gramophone et radio
Sandria P. Bouliane (McGill University) et Peggy Roquigny (Université du Québec à Montréal)

Quand le média radio habite la nuit
Marine Beccarelli (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Peuples de la nuit
Julie Savelli (Université Montpellier 3)

Recherche-création / Research-creation
Exprimer des états nocturnes
Diane Poitras (Université du Québec à Montréal)

Artistes invités / Guest Artists
De la flaque à l’ampoule
Nathalie Brevet_Hughes Rochette

Supplément web radio / Podcast
L'archive en ligne de la troupe de théâtre Dora Wasserman
Rémy Besson (Université de Montréal), en collaboration avec Solenn Hellégouarch et Pierre Lavoie, avec la participation de Philippe Despoix (Université de Montréal)

Il y a peu, la nuit, symbolisée par le couvre-feu, était encore le temps de l’obscurité, du sommeil et du repos social. Mais les temps ont changé. Si l’expérience de la nuit et sa signification ont été transformées au cours des deux derniers siècles, cela est dû, dans une large mesure, à la manière dont la ville et les médias ont investi la nuit. Cherchant perpétuellement à s’émanciper des rythmes naturels, l’Homme a peu à peu artificialisé la vie urbaine et colonisé les nuits urbaines. Dimension longtemps oubliée de la ville, la nuit urbaine est désormais un champ d’intérêt central pour les chercheurs, les collectivités et les édiles. Si l’apparition de l’éclairage nocturne a donné sa forme à l’urbanisation de la nuit, elle a aussi largement contribué à sa médialisation. Les systèmes d’illumination qui redessinent et esthétisent le paysage urbain sont à l’origine d’une complexification de la sémiosis propre à la vie nocturne. Dans le même temps, et depuis le 19e siècle, le faisceau des formes de divertissement nocturne propres à nos sociétés technicisées — du théâtre au cinéma, en passant par les émissions télévisuelles aux heures de grande écoute — a fait de la nuit un terrain propice à une certaine effervescence intermédiale.

Nous pouvons parler, aujourd’hui, d’un champ de recherche émergeant, celui des night studies ou « études de la nuit ». Ce champ de recherche rassemble et croise des travaux d’historiens, d’urbanistes, de spécialistes de la culture visuelle et d’analystes des politiques gouvernementales. Le nombre croissant d’histoires de la nuit montre à l’évidence que les significations que revêt la nuit sont loin d’être naturelles, elles sont bien plutôt profondément liées au changement de conditions économiques, géographiques et techniques. Ainsi, aux dires des féministes observatrices de la vie urbaine, c’est depuis le 19e siècle que les dangers et les opportunités qui guettent plus spécifiquement les femmes, la nuit, questionnent le « droit à la ville pour tous ». De même, un intérêt récent pour les villes créatives et l’économie dite nocturne a nourri les écrits sur le rôle de la nuit dans les conflits sociaux générés par la gentrification.

Les usages métaphoriques de la nuit sont multiples. Le large corpus de discours qui évoquent la nuit présente parfois celle-ci comme un passage entre deux états, comme la métaphore de l’obscurcissement de la vérité ou au contraire de sa découverte. En tant que passage, elle est imaginée en termes spatiaux, comme un territoire à traverser. Dans l’ordre de la connaissance, la nuit a désigné autant le refuge de la sagesse que la condition de l’ignorance. Dans le langage courant, « la nuit des temps » est une période très reculée dont on ne sait rien, et le progrès conduit nécessairement vers la lumière. « Nous demandons légitimement à la pensée qu’elle dissipe les brouillards et les obscurités ». On « chasse l’obscurité », on « fait la lumière », on « éclaircit la situation », on « met au jour ». « Beau, belle comme le jour » se dit d’une personne d’une parfaite beauté.

Inversement, dans son rendu fictionnel ou artistique, la nuit est le lieu où l’on découvre des vérités et assume des identités nouvelles. Dans son livre Buenas Noches, American Culture, Maria DeGuzmán évoque des « night studies », selon la formule d’abord suggérée par l’écrivain afro-américain Cyrus Colter, pour désigner ces formes de savoirs élaborées dans la nuit par les exclus (« subalterns ») : « la nuit offre aux cassés de la rue, des hommes, majoritairement des Beats “blancs” et mécontents, et aux groupes racialisés et marginalisés socioéconomiquement (soit les Afro-Américains et les Latinos) un espace-temps tant physique que moral leur permettant de revenir sur les difficultés de leur existence [notre traduction] ». La nuit, en ce sens, est à la fois un refuge contre des circonstances oppressives et un lieu de réflexion où peuvent se développer de nouveaux modes de pensée critique