jeudi 13 octobre 2016

L'appropriation inventive et critique", la Colonie (Paris) 20-21-22 octobre 2016.

L’APPROPRIATION INVENTIVE ET CRITIQUE


Colloque initié par Gaëtane Lamarche-Vadel
en collaboration avec LAVUE / Institut ACTE / PACTE / IGA

20-21-22 octobre 2016

École nationale d’architecture Paris-la-Villette ; La Colonie (Paris)


Comité scientifique : Manola Antonioli (philosophe), Alessia de Biase(anthropologue),
Luc Gwiazdzinski (géographe), Jacinto Lageira (philosophe),
Françoise Parfait (plasticienne), Gaëtane Lamarche Vadel (philosophe)

Partenaires Institut ACTE, UMR 8218 CNRS, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; 
École nationale supérieure d’architecture de Paris La Villette LAVUE ;
Laboratoire Pacte - UMR 5194 CNRS, Université Joseph Fourier de Grenoble, IGA ; 
Ministère de la Culture (BRAUP)

Nous remercions particulièrement La Colonie qui nous a généreusement accueillis


L’appropriation est un phénomène à double face : négatif, quand il est un moyen de s’accaparer des biens, des territoires ou de s’arroger des pouvoirs indument, mais, positif, quand il est un processus d’usage, d’emprunt, de recyclage qui réactualise, re-sémantise, redonne du temps à ce qui a été rejeté, suranné, oublié, en suspens. Inversement, tandis que l’appropriation privatisante peut être perçue comme sécurisante, l’appropriation régénératrice et réparatrice est aussi perçue comme parasitage, désordre, anarchie.

Dans le régime de la propriété privée, des lois protègent le premier mode privé de l’appropriation, tandis que l’autre, relégué à la lisière du droit, est souvent considéré comme relevant de l’usurpation et de illégalité. C’est pourtant sur ce dernier versant de l’appropriation convoquant l’intelligence collective que naissent des propositions de vie sociale fines et complexes, et que s’expérimentent les relations aux territoires les plus constructives. En témoignent déjà de nombreuses expériences et des expositions, telles que AlterachitecturesRearchitectures, Eco urbanisme, Suspended Spaces, ont présentées.
Entre résistance, indignations et désobéissance, les manifestations et occupations temporaires de places (Occupy Wall Street, Indignados, Printemps arabes…), l’installation de Zones à défendre (ZAD), les squats (de subsistance), les campements de SDF ou les « occupations potagères » (jardin d’utopie) sont d’autres formes d’appropriations temporaires qui doivent être examinées. 

Qui sont les acteurs de ces appropriations ? Quelles sont ses formes spatiales ? Quels sont les territoires concernés ? À quelles échelles spatiales opèrent-elles ? A quelle échelle temporelle, de l’infra-quotidien à l’événementiel ? Pour quelle durée ? Quels sont les liens entre ces appropriations et les réseaux sociaux ? 
Comment ces pratiques entrent-elles en dialogue avec d’autres mouvements tels que les Fab labs ou Hackerspace, le retour du Do itYourself , du faire et des Makers (Anderson, Lallemand), mais aussi l’économie de la contribution et du partage, les communs (Laval, Dardot) ou les « en-commun » ? Comment analyser ces nouveaux modes d’appropriation ? Les concepts de « territoires », de « moments » (Lefebvre), « situations » (Debord) de « scènes » (Straw) sont-ils pertinents pour saisir ces processus multi-scalaires et fractals. Quels collectifs ? Quels métissages ? Quels impacts sur « l’espace public » (Habermas) et les espaces publics de la ville ? 

Dans les années 1960, les artistes s’approprient les objets de consommation usuels qu’ils écrasent, combinent, déplacent, transforment ; ils puisent dans le quotidien commun, dans l’inventivité collective et anonyme, la source et la matière de leurs œuvres — source à laquelle la « reprise » fait perdre tout caractère ontologique et qui ainsi rejoint le côté artificiel du « ready made ». Le geste appropriatif s’applique également aux productions artistiques, objet culturel et de consommation comme un autre — en tous les cas, c’est ce que soulignent les appropriationnistes. Ceux-ci ont ainsi joué des contradictions de l’appropriation double face (privative et critique) et au lieu de les dissocier, ils les ont liées et en ont fait leur miel. De l’unicité de l’œuvre, de sa part inaliénable qu’ils se sont appropriés, ils font le contenu de l’œuvre aliénable (en tant qu’objet commercial). Dans les deux cas, la valeur subjective est clairement inexistante, soit en raison de la reprise explicite d’une œuvre par une autre œuvre, soit en raison de la capture d’un fragment de réalité trouvé. C’est alors l’appropriation elle-même qui devient l’acte ou le signifiant artistique. 

En effet, celui-ci est déterminant dans le ré-emploi, la reprise, le recyclage, le re-mixage, le re-enactment des formes, des matériaux, des lieux, des événements qui, à leur tour, sont repris par une esthétique marchandisée.
De la moitié du siècle dernier à aujourd’hui les artistes ont multiplié à l’infini les possibles appropriations artistiques empruntant à l’histoire de l’art, aux clichés culturels, à l’esthétique de la technique, puis au web leur matériaux et leur sujets, leur inspiration et leur mode de représentation. Les artistes « appropriationnistes » ont anticipé le rôle qu’allait jouer l’appropriation dans le domaine numérique.
Si, dans le champ artistique, révéler les contradictions et jouer avec elles avait une valeur critique et réflexive, dans le monde industriel du numérique les contradictions sont supprimées (ou ignorées). Tous sont invités à s’approprier le fonctionnement de l’ordinateur, de l’internet, du Web. L’appropriation libre non contraignante débouche pour les uns sur des outils de connaissance, de communication, sur des réels services au quotidien ; pour les autres, elle est une appropriation business qui de façon occulte fait de ces appropriations naïves des internautes une nouvelle énergie « durable », source de richesse infinie. 

Seulement, cette infrastructure déterminante n’est pas visible. L’appropriation prédatrice se dissimule au milieu de l’appropriation d’usage et de partage, dont elle enregistre et exploite moins le contenu idéologique que les navigations, les clics, les choix, les géolocalisations. L’usage, l’adaptabilité, la versatilité – caractéristiques de l’appropriation subjective –, entrent aujourd’hui en tant que variables dans les méthodes algorithmiques ; ce qui permet à l’appropriation lucrative d’étendre son efficacité et d’avaler l’autre bord de l’appropriation alternative. Pour le commun des mortels, poison et remède tendent dès lors à ne faire plus qu’un. L’appropriation curative, critique, inventive est-elle entrain de disparaître ? 

Chercheurs et artistes capables de saisir et de décrypter ces opérations algorithmiques accessibles/inaccessibles et d’en offrir un maniement plus collectif voire plus créatif sont-ils entrain d’inventer d’autres modalités d’appropriation ? 

                          
PROGRAMME

JEUDI 20 (APRÈS-MIDI)

14h - Accueil
14h30Introduction générale à 5 voix Manola AntonioliAlessia de BiaseLuc GwiazdzinskiJacinto LageiraGaëtane Lamarche-Vadel
IM-PROPRIÉTÉS
Introduction et modération : Gaëtane Lamarche-Vadel
15h20 - Christophe Cuzin : « Y a quelqu’un !? »
16h - Marie-Jeanne Zenetti : Poétique du squat
16h40 - Kader Attia : De la réappropriation à la réparation 
17h20-18h15 : Débat 
18h30 - Apéritif


9h15 - Accueil 
Introduction et modération : Alessia de Biase et Luc Gwiazdzinski,
QUOI DE NEUF ?
9h30 - Chloé Bodart : L’appropriation généreuse
10h10 - Paola Berenstein Jacques : « La pureté est un mythe » : appropriation du populaire dans l’art brésilien des années1960
Pause-café 
11h - Marti Peran : What to do ? Occupy against participation
11h40  - Laurence Corbel : Usages et finalités de l’appropriation dans les théories d’artistes 

12h20-13h15 : Débat 

 Déjeuner (sur place pour les intervenants)

TOUS DES BANDITS ?
Introduction et modération : Jacinto Lageira et Françoise Parfait
14h30 Hugo Pernet, hate my music
15h10- Valérie Laure Benabou : Appropriation artistique et propriété intellectuelle : l’art appartient-il à quelquun ?

pause


16h - Ludovic Chemarin© par Damien BeguetAchat ou appropriation 
16h40Ariel KyrouÉloge critique des bandits du numérique
17h20-18h30 : Débat





Samedi 22 - ENSAPLV
118/130 avenue Jean Jaurès, 75019



9h30 - Accueil 
DES PRATIQUES (PAS) ORDINAIRES
Introduction et modération : Manola Antonioli
9h45 - Mina Sharouz-SaidiAppropriations spatiales, mixité et genre. L'exemple du métro de Téhéran
10h30 - Cécile MahiouAppropriation critique : autour d’espèces d’espaces.
11h15- Etienne Delprat : De l’acte architectural à une architecture en acte
12h00-12h45 : Débat 

Allocution de clôture Luc Gwiazdzinski : Quelle grammaire pour penser la ville de demain ?





Envo

samedi 8 octobre 2016

Conference Avenue centrale, mardi 11 octobre 2016, les troubles des conduites alimentaires et leurs traitements


le
Mardi, 11 Octobre, 2016 - 
de 12:15 à 13:15
Rébecca Shankland
https://www.avenue-centrale.fr/Rebecca_Shanklandhttps://www.avenue-centrale.fr/Rebecca_Shankland

Quand manger devient un problème : les troubles des conduites alimentaires et leurs traitements


Les troubles des conduites alimentaires tels que l'anorexie, la boulimie et l'hyperphagie sont aujourd’hui en constante augmentation. Ils émergent durant l’adolescence, et leur développement est favorisé par un certain nombre d’influences sociétales. Les troubles des conduites alimentaires confrontent également au rôle qui est attribué à la nourriture pour réguler le stress et les émotions.
Cette conférence proposera une synthèse des connaissances ainsi que des pistes de prévention des problématiques alimentaires et d'accompagnement des personnes souffrant de ces troubles. Parmi les pistes prometteuses seront présentées les approches contribuant à restructurer la relation à soi et à son corps, favorisant une régulation plus adaptative des émotions, et une plus grande flexibilité cognitive et psychologique. Seront  ainsi abordées les recherches et interventions issues du champ de la psychologie positive, de la Mindfulness et de la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT).
Ouverture de cette nouvelle saison par Daniel Lançon, Vice-président en charge de la Recherche en sciences humaines et sociales de l’Université Grenoble Alpes.
Cette conférence s'inscrit dans le cadre des évènements "28 nuances de sciences" édition 2016 de la Fête de la Science sur le domaine universitaire.   

Informations complémentaires: 

Rébecca Shankland est psychologue spécialisée dans la prévention et la prise en charge des troubles des conduites alimentaires. Elle est maître de conférences à l’Université Grenoble Alpes, responsable du Diplôme Universitaire de Psychologie Positive, chercheure au Laboratoire Interuniversitaire de Psychologie : Personnalité, Cognition et Changement Social (LIP/PC2S).
Ses recherches portent sur les effets des interventions de psychologie positive et de pleine conscience pour la prévention et l’accompagnement de problématiques alimentaires.
Bibliographie sélective : 
Rébecca Shankland a publié plusieurs ouvrages sur les troubles des conduites alimentaires ainsi que des ouvrages dans le champ de la pleine conscience et de la psychologie positive.
  • Les troubles du comportement alimentaire. Prévention et accompagnement thérapeutique (Dunod, 2016)
  • Les pouvoirs de la gratitude (Odile Jacob, 2016)
  • Manager en pleine conscience (Dunod, 2016)
  • La psychologie positive (Dunod, 2014)
  • Les troubles du comportement alimentaire - Lamas, C., Shankland, R., Nicolas, I., Guelfi, J.D. (Masson, 2012)
  • Les troubles du comportement alimentaire (Dunod, 2009)
  • L’anorexie : sortir du tunnel (Editions de La Martinière, 2003, rééd. 2008)
  • La boulimie : sortir de l’engrenage - Shankland, R., Vanlerberghe, C. (Editions de La Martinière, 2004)

Le jour de la nuit, 8 octobre 2016 21h à Grenoble

mercredi 5 octobre 2016

L. Gwiazdzinski, La Nuit, dernière frontière de la ville, Préface de Will Straw – Postface de Xavier Emmanuelli, Paris, Rhuthmos, 2016, 248 p.

L. Gwiazdzinski, La Nuit, dernière frontière de la ville, Préface de Will Straw – Postface de Xavier Emmanuelli, Paris, Rhuthmos, 2016, 248 p.

http://rhuthmos.eu/spip.php?article1866

- Depuis l’origine, l’homme n’a eu de cesse de domestiquer la nature et d’étendre son emprise sur l’ensemble de la planète. Dans cette conquête du système monde presque achevée, la nuit urbaine, terra incognita longtemps oubliée par les édiles et les chercheurs, n’a pas encore livré tous ses secrets.

Il y a pourtant une vie après le jour. Travail en horaires atypiques, soldes de nuit, nocturnes commerciales, illuminations, nuits blanches, transport, pollution lumineuse, nuisances sonores ou violences urbaines : entre insécurité et liberté, la nuit s’invite dans notre actualité. Colonisée par les activités du jour, la nuit est désormais soumise à de nouvelles pressions. La ville qui dort, la ville qui travaille et la ville qui s’amuse ne font pas toujours bon ménage. Face à ces conflits, la nuit doit s’ouvrir à l’investigation scientifique, à la prospective et à la créativité. Ce livre nous invite à une première exploration de l’archipel nocturne, de ses acteurs, de ses limites, de ses centralités, de ses marges et de ses rythmes. Espace de projet et dernière frontière pour l’homme du XXIe siècle, la nuit a beaucoup de choses à dire au jour.

- Luc Gwiazdzinski est géographe, directeur de l’IGA à l’Université Grenoble Alpes, chercheur au Laboratoire Pacte (UMR 5194 CNRS) et associé au centre Mobilità e Tempi Urbani (Università Milano Bicocca et Politecnico di Milano) ainsi qu’à l’EIREST (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Expert européen, il a dirigé de nombreux programmes de recherche, colloques internationaux et plusieurs agences (temps et mobilités, développement économique, urbanisme).

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