samedi 24 octobre 2015

Nous sommes Samuel
Lettre ouverte à Monsieur le Préfet de l'Isère

C'était un beau jeune homme à l'oeil tendre. Vingt ans. Ne jamais laisser dire que c'est le plus bel âge de la vie; car il est mort, d'une balle de chasseur destinée à un chevreuil, paraît-il. C'était sur un sentier de Belledonne très fréquenté, où il marchait un samedi avec un copain, étudiant comme lui; le copain ne fut que blessé.

Ainsi donc, encore une vie de volée. Au moins soixante ans de vie, selon les statistiques. Les voleurs de vie plaident l'accident; ben oui, parce que leur créneau c'est plutôt les vies animales. C'est donc un forcément regrettable accident. Mais statistiquement obligatoire : si vous mettez sur le même territoire des utilisateurs de cet espace aussi divers qu'alpinistes, passionnés des petites fleurs, observateurs tout aussi passionnés des oiseaux, familles dotées de nombreux enfants tous plus incontrôlables les uns que les autres, amoureux à la recherche d'un nid douillet à titre précaire, et chasseurs dotés d'une arme potentiellement mortelle (il faut bien), comme à l'époque où ce territoire était dix ou vingt fois moins fréquenté. Qu'imaginez-vous que cela puisse produire comme résultat ? La réponse est statistique mais très partielle : comment prendre en compte tous les temps de vie supprimés, tous les manque à vivre (c'est plus qualitatif et inclue, la douleur des parents et des proches), les pertes sèches en termes de retours sur investissements (ça coûte combien à produire un humain socialisé productif ? Les assureurs et les économistes ont mesuré cela).

Samuel, tu vois, ta mort nous coûte trop cher.

L'analyse est forcément incomplète mais la conclusion se profile : on ne peut pas sur le même territoire juxtaposer des activités dont certaines sont par définition mortifères. Par ailleurs nous ne disposons que d'une planète pour tous, que d'un territoire pour tous. Il faut donc PAR-TA-GER.
Partager le temps, les jours, pour les uns et pour les autres.
Partager l'espace, pour les uns et pour les autres.
Le temps : un jour de non-chasse, six jours de chasse ? Un cheval, une alouette ? Avez-vous mesuré le volume comparé des chasseurs et des autres usagers des espaces naturels ?
L'espace : n'est-il pas absurde d'inclure, dans les périmètres de chasse, des chemins de randonnée très fréquentés, comme celui qui va de Freydières au Refuge de la Pra, ce chemin G.R.1 où Samuel a été tué ? Ne peut-on établir un partage plus rationnel de l'espace, ou demeure-t-on dans le domaine du rapport de force entre celui qui tient le fusil et celui qui tient la cible ? Et cela y compris au sein d'un conseil municipal.

Monsieur le Préfet, n'est-il pas temps d'aider les maires à prendre des arrêtés, si possible intercommunaux, pour définir des règles organisant l'espace et le temps au plus juste des différents usages - sans coller sur la chasse une étiquette activité économique lui conférant d'emblée une priorité qu'elle n'a pas. Sans que le poids du lobby des voleurs de vie pèse davantage que celui de ceux qui portent la leur au long des chemins, tant qu'il le peuvent.

Ne pas le faire, c'est de la non assistance à Samuels en danger, et Samuel c'est nous.

Texte : Jean Jonot

dimanche 4 octobre 2015

L'ATELIER DE L'IMAGINAIRE, Jouer l'action collective, 2015, Antoine Conjard, Serge Gros, Luc Gwiazdzinski, Fabienne Martin-Juchat & Thierry Ménissier, Elya Editions



L’Atelier de l’imaginaire est un rassemblement volontariste de professionnels réinterrogeant leurs pratiques de recherche, d’enseignement, d’action culturelle et artistique, leur manière d’aborder le territoire et les forces qui y jouent. L’atelier regroupe des enseignants-chercheurs issus des trois universités grenobloises, le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de l’Isère et l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan. 
Leur projet : une expérimentation collective visant l’exploration de l’imaginaire contemporain, la formation des étudiants de master (Master « Innovation et territoires » – Université Joseph Fourier, Master « Médiation, art et culture » – Université Stendhal, Master « Management de l’Innovation » – Université Pierre Mendès-France) et de personnes en formation continue, et la co-construction d’une réflexion-action avec les partenaires et les artistes des Rencontres-i, Biennale Arts Sciences.

"L’Atelier de l’imaginaire est une formidable invitation à l’expérimentation. J’applaudis à ce livre où chaque auteur montre comment il s’est transformé en explorateur aux frontières du possible et de l’impossible. Ils invitent le lecteur non seulement à dévoiler son imaginaire et à découvrir l’imaginaire des autres, mais également – ce qui est plus rare – à en tirer des conséquences pratiques. A partir d’expériences, ils essaient d’envisager comment des êtres différents pourraient faire ensemble ce qu’ils ne parviendraient jamais à réaliser seuls. Ils m’ont donné envie de contribuer à leurs travaux et j’espère que de nombreux lecteurs feront de même".

Theodore Zeldin,
Historien, sociologue et philosophe

samedi 3 octobre 2015

"L’Atelier de l’imaginaire, jouer l’action collective", 2015, Thierry Ménissier, Luc Gwiazdzinski, Fabienne Martin Juchat, Serge Gros, Antoine Conjard, Elya Editions

Sortie de l'ouvrage "L’Atelier de l’imaginaire, jouer l’action collective", 2015, Thierry Ménissier, Luc Gwiazdzinski, Fabienne Martin Juchat, Serge Gros, Antoine Conjard, Elya Editions

Mots clés : urbanisme, expérimentations territoriales, collectif, espace public, situation


COLLOQUE FAIRE THEATRE AU XXIème siècle, Jeudi 8 octobre, théâtre de l'hexagone, Meylan



http://theatre-hexagone.eu/portfolio-items/faire-theatre-au-xxie-siecle/

COLLOQUE
PANORAMA DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES AU CONTACT DU THÉÂTRE
AMPHITHÉÂTRE – MAISON MINATEC – GRENOBLE
JE 08 OCTOBRE 10H > 17H

S’interroger sur ce que c’est que faire théâtre au XXIe siècle c’est tenter d’éclaircir et de comprendre les enjeux qui se posent au spectacle vivant à un moment où sa matière et son sujet sont pris dans des mouvements de mutation à grande échelle. Sa matière : les techniques qu’il mobilise, les corps qui l’incarnent, les attentions auxquelles il s’adresse, les imaginaires qu’il coproduit, et son sujet : l’humain et le monde, sont remodelés par les mutations sociales, technologiques et environnementales (environnement social, écologique, culturel, médiatique…) que nous vivons et dont nous participons. Cette interrogation s’inscrit dès lors dans un mouvement large de recherche.

« Les arts de la scène sont confrontés à un redoutable défi: comment rendre compte de ce présent mondialisé ? Comment en faire le récit ? En dire toute l’ambiguïté ? La réponse passe forcément par la technique.» Écrit Bruno Tackels dans son dernier ouvrage, Les Écritures de plateau. Chargé de mission pour la recherche à la DGCA (Direction générale à la création artistique du ministère de la Culture et de la Communication), c’est lui qui animera autour de la question des nouvelles écritures, ce colloque qui se tient à un moment où la DGCA construit un dispositif de recherche pour le théâtre.

Ce colloque ne se penchera pas sur la recherche en matière théâtrale au sens strict. Chaque artiste développe sa propre recherche. Ce qui en sera le fil conducteur c’est bien en quoi la relation du théâtre avec les sciences et technologies, dessine de nouvelles manières de raconter, porte de nouveaux récits.

Cette recherche est conçue comme inter-médiale (notamment par les usages du numérique), interdisciplinaire (le théâtre agrégeant toutes les formes artistiques, des plus archaïques aux plus technologiques, par sa capacité à faire œuvre de tout). Cette recherche entre par là en contact avec le domaine de l’archéologie des médias, qui s’attache à cerner les caractéristiques et les origines des supports de l’information, des formes médiatiques qui constituent notre environnement attentionnel. Elle entre aussi en contact avec une acception large du design par une vision étendue de la dramaturgie. La dramaturgie faisant le lien entre l’espace du théâtre et l’espace social d’usage des techniques. Elle pourra ainsi s’attacher à une forme de futurologie des médias dans une perspective d’innovation : quelles sont les manières de raconter le monde, de dire les histoires, avec les outils en cours d’invention, que nous pourrions ou devons inventer ?

Cette recherche est également politique, parce qu’elle s’engage dans les perspectives de l’écologie de l’attention, dans la guerre des imaginaires à l’œuvre à l’échelle planétaire tant dans la lutte contre les obscurantismes et pour une laïcité universaliste, que dans la résistance et la capacité à construire une alternative au récit libertarien de la singularité.

Il s’agit, par ce colloque, de nourrir le travail, les méthodes et les perspectives des différents réseaux qui, sur le territoire, œuvrent à la relation entre arts et sciences; mais également de soutenir l’élaboration de la Charte de la TRAS – la Transversale des Réseaux entre Arts et Sciences – qui a montré la nécessité d’agir tout au long d’une chaîne allant de la recherche à l’éducation artistique, scientifique et technique en passant par la création, la production, la diffusion, la formation et l’édition. L’ensemble de ces éléments montre la nécessité de construire un nouveau registre esthétique, c’est-à-dire une nouvelle manière d’envisager la place de l’art dans la société, dans le champ de ce que Bernard Stiegler appelle la néguanthropologie, c’est-à-dire un projet de civilisation qui envisage le dépassement de l’anthropocène, cette ère définie par Paul J. Crutzen comme celle où l’homme devient un acteur de l’histoire biophysique de la planète en y produisant du chaos. Dépasser l’anthropocène suppose de construire les référentiels d’imaginaires individuels et collectifs capables de surmonter les imaginaires de chaos et de destruction, les imaginaires de surpuissance majoritairement diffusés par la société du spectacle.

Le projet à long terme de ce colloque est de dessiner les grandes lignes d’une dynamique de recherche sur l’écriture (au sens d’écriture des médias, ce qui englobe le texte mais aussi l’écriture de plateau, l’écriture de scénarii, pour la vidéo pour le net, pour l’exposition – logique intermédiale) telle qu’elle est influencée par l’inévitable contexte de la culture qui est indissociablement artistique, scientifique et technique. Dynamique qui s’incarnera dans le rapprochement en construction du futur CNAS (Centre National Arts Sciences) avec l’UMR Litt&Arts de l’Université de Grenoble Alpes.

La prise de compétence en matière de culture scientifique et technique par la nouvelle métropole de Grenoble, les récentes séances de travail avec les acteurs de la culture scientifique, les travaux avec un groupe plus restreint (avec le CCSTI la Casemate, le Muséum de Grenoble, le projet de Planétarium à Pont-de-Claix), avec notre partenaire historique qu’est le CEA, avec les partenaires de l’Atelier de l’Imaginaire, apportent à ce rendez-vous un enjeu supplémentaire: accompagner un projet de territoire naissant.

Ce projet ne part pas de rien. Les multiples initiatives associatives, universitaires, le travail réalisé à l’Atelier Arts Sciences grâce au partenariat fort entre le CEA et le futur Centre National Arts Sciences, les initiatives issues des Biennale Arts Sciences successives, la vigueur du dispositif de culture scientifique et technique du CCSTI de Grenoble et ses multiples partenaires, montrent la capacité de travail en commun, la qualité du terreau de la Métropole.

Le terreau grenoblois n’est pas pris ici en exemple, il est envisagé comme lieu d’émergence de la construction de nouveaux imaginaires, fruits d’une histoire à la fois locale et mondialisée, en interaction avec de multiples réseaux régionaux, nationaux, européens et internationaux. Le territoire de Grenoble est un acteur mondial majeur en matière de recherche scientifique et technologique. Il participe pleinement à la production des médias du futur. Si la technologie n’a pas en elle-même de sens, ses modes d’utilisation en sont porteurs et sont un enjeu pour le devenir collectif.

Antoine Conjard
Directeur de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan

Déroulé

† 10h : Ouverture par Antoine Conjard

† 10h20 : Introduction sur la recherche en matière de théâtre contemporain par Bruno Tackels

† 10h30 : Objets techniques et dramaturgies : influences croisées – Julie Valéro, Dominique David

† 11h15 : Gestes théâtraux et subjectivités computationnelles par Yves Citton

†† Repas 12h30 – Visite EXPERIMENTA   ……

† 14h : Première table ronde autour de la publication : L’Atelier de l’imaginaire, jouer l’action collective – Thierry Ménissier, Luc Gwiazdzinski, Fabienne Martin Juchat, Serge Gros, Antoine Conjard

† 15h : L’éducation artistique et culturelle dans le contexte du croisement arts et sciences – Brigitte Lallier-Maisonneuve

† 15h30 : Deuxième table ronde : La fable et la culture scientifique et technique : comment penser un Planétarium au 21e siècle. Jean Lilensten, Laurent Chicoineau, Antoine Depaulis, Frédérique Aït Touati

† 16h30 : La parole aux auteurs : 
Histoires scientifiques
 – Carole Thibaut, Alexandros Mistriotis

† 16h50/17h : Conclusion par Bruno Tackels

Journée ponctuée par les interventions de Valérie Cordy.

Téléchargez le dossier de préparation du colloque qui sera ensuite remis à chaque participant.



LES INTERVENANTS

♦ YVES CITTON
Enseignant-chercheur, HDR, Professeur des Universités en littérature française du XVIIIe siècle à l’Université Stendhal – Grenoble 3, il est membre de l’équipe LITT&ARTS et co-directeur de la revue Multitudes. Dans le domaine des études de l’attention il a publié récemment Pour une écologie de l’attention (Paris, Seuil, 2014). Il s’intéresse aussi à l’archéologie des médias et a publié Gestes d’humanités. Anthropologie sauvage de nos expériences esthétiques (Armand Colin, 2012), Renverser l’insoutenable (Seuil, 2012), Zazirocratie. Très curieuse introduction à la biopolitique et à la critique de la croissance (Paris, Éditions Amsterdam, 2011), L’Avenir des Humanités. Économie de la connaissance ou cultures de l’interprétation ? (Éditions de la Découverte, 2010), ainsi que Mythocratie. Storytelling et imaginaire de gauche (Éditions Amsterdam, 2010).

♦ ANTOINE DEPAULIS

Neurobiologiste et directeur de recherche à l’Inserm au Grenoble-institut des neurosciences, il y dirige depuis 2003 une équipe composée de biologistes et de cliniciens dont le travail porte sur la compréhension des réseaux de neurones et de cellules gliales qui génèrent ou contrôlent les crises d’épilepsie. Outre ses publications scientifiques, il a coordonné plusieurs actions vers le grand public et les associations de malades, a réalisé des films d’animation et sert à l’occasion de « poisson pilote » dans l’univers des Neurosciences pour des artistes que le cerveau inspire.

♦ CAROLE THIBAUT

Auteure, metteuse en scène et comédienne, elle dirige la Cie Sambre avec laquelle elle crée la plupart de ses spectacles depuis vingt ans. Elle est également directrice artistique de Confluences (Paris 20e), artiste associée au Théâtre du Nord–CDN de Lille-Tourcoing et elle prend la direction du Centre dramatique national de Montluçon en cette rentrée. Elle prépare également un travail d’écriture pour l’Atelier Arts Sciences. Passionnée par toutes les formes d’écritures (scéniques, numériques, textuelles, orales…), elle alterne les créations pour de grands plateaux (en 2015-16 Monkey Money),des solos (Fantaisies), des performances (Longwy Texas, conférence intime et performée autour de la sidérurgie lorraine, qu’elle créera également cette saison), ou encore des installations numériques immersives (2015 Une liaison contemporaine). Artiste engagée, sa démarche de création est étroitement liée à des rencontres avec des publics de toutes origines.

♦ BRIGITTE LALLIER MAISONNEUVE

Directrice d’Athénor Nantes-Saint-Nazaire, structure de production, création et diffusion artistique, elle est particulièrement impliquée dans l’invention de méthodes d’éducation artistique et culturelle autour de créations contemporaines auprès du jeune voire très jeune public. Elle écrit notamment dans Cultiver, paru en 2001 dans la collection 1001 bébés, sur la réception du spectacle par les tout-petits.

♦ FRÉDÉRIQUE AÏT-TOUATI

Chargée de recherche au CNRS, elle est rattachée au laboratoire CRAL depuis l’EHESS. Elle y travaille sur les relations entre la littérature et les savoirs, plus particulièrement sur le lien entre fiction et hypothèse, notamment dans son ouvrage Contes de la Lune, essai sur la fiction et la science modernes publié en 2011 dans la collection NRF Essais chez Gallimard. Elle s’intéresse à la mise en scène des savoirs au théâtre et c’est dans cette perspective qu’elle monte avec Bruno Latour le projet Gaia Global Circus au théâtre des Amandiers à Nanterre, actuellement en tournée et programmé à l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan.

♦ ALEXANDROS MISTRIOTIS 

Il est né le 17 août 1973 à Ottawa, Canada, il a grandi à Athènes, Grèce. Il a fait ses études en France à l’ESBAM (École supérieur des beaux-arts de Marseille). Son parcours l’a amené à la littérature, la peinture, le cinéma, la photographie, le multimédia, le théâtre et la danse, en ordre alterné. Les performances de ses textes font partie de son projet pour un «Théâtre de la Quiétude» inscrit dans une recherche sur l’oralité contemporaine et restent, donc, non publiés. Son profil artistique est fuyant et son travail oscille entre les images et les textes, la présence et la représentation, la rigueur et l’imprécision etc. Il fait partie d’une scène indépendante grecque émergente qui défend la faiblesse et la disparition et qui se méfie des médias et des institutions. Depuis quelques années, il est invité à intervenir en Europe sur des thèmes divers tels que la relation de l’art avec la société ou la relation de la technologie avec la culture.

♦ VALERIE CORDY
Plasticienne, musicienne, danseuse, informaticienne, metteure en scène belge, elle est directrice de la Fabrique de Théâtre / Service provincial des arts de la scène du Hainaut depuis 2013. En tant qu’artiste spécialisée dans les nouvelles écritures impliquant la technologie et la culture numériques, elle participe en 2001 à la fondation du collectif Metamorphoz. Elle a créé nombre de spectacles et présentations multimédias au théâtre et au cinéma, mêlant textes littéraires, images vidéo et musiques, dont l’Astéroïde issu du projet Sondes auquel elle a participé en 2012 au Centre national des écritures du spectacle de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. Elle est membre de l’Institut international du théâtre et depuis 2007 de la Commission Arts numériques.

♦ JEAN LILENSTEN

Directeur de recherches à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (IPAG), il contribue aux avancées scientifiques sur les environnements spatiaux planétaires, dans les domaines de la planétologie et de la météorologie de l’espace, par des développements théoriques et expérimentaux qui le conduisent annuellement en Arctique et en Laponie. L’importance qu’il accorde à la diffusion des sciences auprès du grand public l’a conduit à créer un simulateur auroral, la Planeterrella, qui participe à un spectacle avec la conteuse Jennifer Anderson. Il est impliqué dans le projet d’un planétarium numérique et d’un musée des sciences de l’Univers dans la banlieue grenobloise, qui ouvrira ses portes au public en 2017.

♦ LAURENT CHICOINEAU

Directeur de La Casemate, Centre de culture scientifique technique et industrielle (CCSTI) de Grenoble, il est professeur associé à l’Université Stendhal de Grenoble, où il enseigne l’histoire de la culture scientifique et des institutions de médiation culturelle et scientifique au Master de communication scientifique et technique. Il est également chargé de mission « Numérique et culture scientifique, technique et industrielle » par le secrétariat d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. À travers le CCSTI, il est partenaire de la Biennale Arts Sciences, Rencontres-i depuis sa fondation en 2003.

♦ DOMINIQUE DAVID

Ingénieur, docteur en traitement du signal, expert senior CEA, habilité à diriger les recherches en électronique et traitement de l’information, il est membre du conseil scientifique du CEA-LETI. Son axe de recherche majeur concerne les interactions entre l’homme et les univers numériques. Il initie et conduit à MINATEC-Ideaslab les études en capture du mouvement visant à doter les dispositifs numériques d’une capacité à interpréter le mouvement du vivant, qui conduisent à la naissance de deux startup : Movea et Isketchnote (ISKN). Il est auteur ou co-auteur de plusieurs dizaines de publications et brevets internationaux. À partir de 2007, il contribue à l’essor de l’Atelier Arts Sciences CEA – Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan, dont il est à présent conseiller scientifique.

♦ JULIE VALERO

Enseignante-chercheure, docteure en Études Théâtrales, maître de conférences à l’Université Stendhal – Grenoble 3, elle est l’auteur du livre Le théâtre au jour le jour (L’Harmattan, 2012) et de plusieurs articles portant sur les processus de création d’un théâtre aux frontières de la science, de l’art et des technologies (Fabriquer un théâtre technologique, Revue Ligeia, Dossier « Théâtres laboratoires », n°137-140, Janvier-juin 2015). Elle est également dramaturge auprès d’artistes aussi différents que Jean-François Peyret et Antoine Defoort. Julie Valero est membre du collectif Troisième bureau (Grenoble), qui promeut les écritures théâtrales contemporaines.

L’ATELIER DE L’IMAGINAIRE

Il regroupe des enseignants-chercheurs issus des trois universités grenobloises, le Conseil en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) de Grenoble et l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan. Leur projet : une expérimentation collective visant l’exploration de l’imaginaire contemporain, la formation des étudiants de master et de personnes en formation continue, et la co-construction d’une réflexion-action avec les partenaires et les artistes des Rencontres-i, Biennale Arts Sciences. Il regroupe :

♦ THIERRY MÉNISSIER

Enseignant-chercheur habilité à diriger des recherches, Professeur des Universités en philosophie à l’UPMF – Grenoble 2 au sein de Grenoble institut de l’innovation, il est spécialiste de philosophie politique (axé sur Machiavel) et d’histoire des idées. Il est directeur du comité de rédaction de la revue Recherches sur la philosophie et le langage, revue de l’EA Philosophie, Pratiques & Langages, édition J. Vrin. De 2005 à 2014, il a présidé la Société Alpine de Philosophie, association Loi de 1901 fondée en 1952. À ce titre, il est cofondateur en 2010 des Rencontres Philosophiques d’Uriage qui s’inscrivent dans son souci constant de diffusion de la philosophie auprès du grand public, tout comme sa participation à l’Université de tous les savoirs, et les cours publics donnés dans le cadre de la SAP. Il publie entre autres en 2010 Machiavel ou la politique du Centaure, aux Éditions Hermann, puis La Liberté des contemporains. Pourquoi il faut rénover la République, Grenoble, P.U.G. Il est associé au travail de l’Hexagone et de l’Atelier Arts Sciences dans le cadre de l’Atelier de l’Imaginaire.

♦ FABIENNE MARTIN-JUCHAT

Enseignante-chercheure, Professeure des Universités en sciences de la communication à l’Université Stendhal – Grenoble 3, elle est Vice-Présidente valorisation ALLSHS et partenariats de l’Université Stendhal – Grenoble 3. Elle développe une anthropologie par la communication corporelle et affective. Elle est docteure en sciences du langage, spécialiste de la nouvelle économie de l’affectivité et de la gestion sociale du corps  et des émotions. Elle est membre du Gresec et y développe un programme de recherches sur l’émergence de nouvelles formes de communications et de médiations organisationnelles. À ce titre, elle coopère avec des artistes dans le cadre de recherches sur la construction sociale des mouvements médiés ou non par les techniques, sur le rôle des coopérations arts – sciences dans la conception de dispositifs innovants d’apprentissage collectif, sur les conditions du transfert de connaissance entre artistes et acteurs du monde socio-économique. En 2015, elle publie entre autres : Improvisation et communication ou l’art de travailler ensemble autrement, colloque international Resiproc, Canada. Elle est associée au travail de l’Hexagone et de l’Atelier Arts Sciences dans le cadre de l’Atelier de l’Imaginaire.

♦  LUC GWIAZDZINSKI

Enseignant-chercheur, docteur en géographie, Professeur des Universités à l’Université Grenoble-1 au sein de l’Institut de Géographie Alpine dont il vient d’être nommé directeur et où il est responsable du Master Innovation et territoires, ainsi qu’au laboratoire Pacte 5194 (UMR CNRS-IEP-UJF-UPMF). Diplômé de l’Institut des hautes études en aménagement et développement du territoire européen, ses recherches portent sur la question de la ville, de l’innovation urbaine, des temps et des mobilités. Son travail sur la géographie de la nuit l’a mené à explorer des protocoles géo-artistiques d’immersion et à développer un «urbanisme sensible». Il publie entre autres en 2010 avec G. Rabin, Urbi et Orbi, Paris appartient à la ville et au monde, et en 2005, La nuit, dernière frontière de la ville, aux éditions aux Éditions de l’Aube.

♦ SERGE GROS

Architecte de formation et enseignant au sein de l’École nationale d’architecture de Grenoble, il dirige le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de l’Isère depuis de nombreuses années. Cet organisme d’intérêt général au service de la qualité de notre cadre de vie, spécialisé dans la médiation technique et culturelle suscite de nombreuses démarches innovantes et culturelles et intervient auprès de tous les publics, sous des formes variées.
 Partenaire cofondateur de la Biennale Arts Sciences, Rencontres-i et de l’Atelier de l’Imaginaire, il accompagne l’équipe de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan depuis plus de 10 ans.

♦ ANTOINE CONJARD

Directeur de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan depuis 2001, il est engagé dans une démarche plaçant l’art et les artistes au cœur des processus d’innovation sociale et technologique. Dans la lignée des théories de Bernard Stiegler, construire des liens entre l’artisanat du spectacle vivant, la recherche technologique, les industries culturelles et les groupes sociaux est pour lui une manière d’enrayer les processus d’acculturation à l’œuvre. C’est un chemin pour réinventer une forme d’éducation populaire du XXIe siècle. En initiant la Biennale Arts Sciences, Rencontres-i puis l’Atelier Arts Sciences, avec Jean Therme, directeur du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives de Grenoble. Il met en œuvre un laboratoire innovant liant un centre de recherche de niveau mondial et une scène nationale, pour permettre aux artistes de nourrir leurs imaginaires au plus près des bouleversements initiés par la science et les technologies.