dimanche 28 décembre 2014

Appel à contribution « Habiter (la nuit) / Inhabiting (the night) », Revue Intermédialités, 2015, Will Straw, Luc Gwiazdzinski


Appel à contribution
« Habiter (la nuit) / Inhabiting (the night) »

pour le no 26 (automne 2015) de la revue Intermédialités : Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques

Sous la direction de :
Luc Gwiazdzinski (Université Joseph Fourier) et Will Straw (Université McGill)

Intermédialités est une revue référencée biannuelle qui publie en français et en anglais des articles évalués de façon anonyme par un comité de lecture.

Pour de plus amples informations sur la revue, vous pouvez consulter son site web [http://www.intermedialites.com], ainsi que ses anciens numéros accessibles en ligne sur la plateforme Erudit [http://www.erudit.org/revue/im/apropos.html]

Les articles soumis ne doivent pas dépasser 6 000 mots (40 000 caractères espaces compris) et peuvent comporter des illustrations (sonores, visuelles, fixes ou animées).

Il est demandé aux auteurs d’adopter les normes du protocole de rédaction de la revue disponible à l’adresse suivante : http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/protocole-de-redaction.pdf

Les articles doivent être envoyés aux deux directeurs du numéro thématique, aux adresses suivantes : William Straw [william.straw@mcgill.ca] et Luc Gwiazdzinski  [luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr]
Date de remise des articles : 1er septembre 2015.

Thème :  
La dernière décennie a vu l’émergence d’un nombre important de travaux scientifiques traitant de la nuit urbaine. Des approches historiques larges telles que celles de Wolfgang Schivelbusch, Simon Delattre ou Joachim Schlör ont été suivies par des études plus spécialisées dans des disciplines telles que l’urbanisme, la géographie, la conception de l’éclairage, l’histoire du divertissement ou les études culturelles.
Les gouvernements des villes à travers le monde s’orientent vers l’élaboration de politiques de contrôle ou d’ouverture de la nuit. Différents acteurs se mobilisent pour produire des « manifestes » ou interviennent dans l’élaboration de diagnostics au sujet de la nuit urbaine. Colloques et rencontres scientifiques se multiplient souvent en collaboration avec des groupes communautaires ou avec les gouvernements des villes.
Au milieu de ce tourbillon d’initiatives, la question du rapport entre nuit urbaine et médias reste peu développée comme objet d’investigation.
Les histoires de la nuit urbaine mettent surtout l’accent sur le rôle de l’électrification dans la transformation des espaces nocturnes de travail, d’interactions sociales et de vie culturelle. Cependant, le lien entre ces transformations et les changements survenus au sein des économies de l’information et dans les formes d’expression culturelle reste peu étudié. Si les grands  médias du 20ème siècle (le cinéma, la radio, la télévision et le journal à grand tirage) ont occupé différents créneaux horaires du cycle de 24 heures cet aspect de leur insertion dans la vie sociale et industrielle nous invite à poursuivre l’analyse, et à tenir compte du fait, qu’aujourd’hui, l’augmentation des systèmes de contenu à la demande et la généralisation de l’Internet entrainent un désengagement des médias sur des temps particuliers, et des modifications conséquentes dans le cycle de 24 heures lui-même.
De quelle manière, la ville la nuit agit-elle sur les formes médiales elles-mêmes et intervient-elle en elles ? La nuit a été envisagée, dans des œuvres poétiques et scientifiques, comme territoire, « parenthèse » dans le cycle des 24 heures, substance et scène. De même, la nuit est à la source de catégories distinctes d’expression artistique, comme le montrent les ambiances nocturnes visuelles et sonores  qui constituent le genre même du film noir. Récemment, des cartographies de la nuit urbaine offrent des moyens élaborés de rendre compte de la nuit en termes visuels ou audiovisuels. Tous ces traitements de la nuit sont engagés, explicitement ou implicitement, dans la définition d’une économie plus large de la nuit qu’il nous faut explorer.

Habiter (la nuit) réunira des textes portant sur les diverses façons dont la nuit urbaine est traitée par les médias qui la cartographient, la structurent, la représentent et la transforment.


Call for submissions
« Habiter (la nuit) / Inhabiting (the night) »
Articles are invited for the volume (number 26, Fall 2015)

A thematic issue of the journal
Intermédialités:  Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques /
Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature, and Technologies

Issue editors:
Luc Gwiazdzinski (Université Joseph Fourier), Will Straw (McGill University)

For more information on Intermédialités/Intermediality please visit the journal website at http://www.intermedialites.com
Issues of the journal are available through the on-line portal Erudit : http://www.erudit.org/revue/im/apropos.html

Intermédialités/Intermediality is a refereed, bilingual journal and we invite submissions in French and English.  Authors are requested to follow the protocol for submitted manuscripts at http://cri.histart.umontreal.ca/cri/fr/intermedialites/protocole-de-redaction.pdf

Submissions should be no longer than 6,000 words (40,000 characters, including spaces), could include audio, visual, still or animated illustrations when appropriate, and should be sent as email attachments to the issue editors:
Luc Gwiazdzinski – luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr
Will Straw - william.straw@mcgill.ca

Deadline for submissions:  September 1, 2015

Description:
The last decade has seen a significant number of scholarly works dealing with the urban night.  Broad histories such as those of Wolfgang Schivelbusch, Simon Delattre and Joachim Schlör have been followed by more specialized studies from within such disciplines as urban policy, geography, lighting design, entertainment history and cultural studies.  City governments throughout the world are moving to devise policies to control or open up the night. Activists have moved explicitly to produce “manifestos” or other interventions aimed at the status of the urban night.  Colloquium and other scholarly meetings, often in collaboration with community groups or city governments, have proliferated.
Amidst this flurry of activity, the status of the urban night in relation to media forms remains undeveloped as an object of investigation.  Histories of the urban night will stress the role of electrification in transforming the spaces of nocturnal labour, interaction and culture, but the place of these transformations within shifting economies of information and cultural expression remains under-examined.
Although the great media forms of the 20th century (cinema, radio, television and the mass-circulation newspaper) occupied particular intervals within the 24-hour cycle, this aspect of their social-industrial life invites further analysis.  So, too, does the effect on the 24-hour cycle of the disengagement of media from punctual parts of that cycle, through the rise of content-on-demand systems and the generalization of the Internet.
In what ways, this issue will ask, is the urban night implicated within medial forms.  The night has been conceptualized, within poetic and scholarly works, as territory, parenthesis, substance and scène:  Likewise, the night has inspired distinctive categories of artistic expression, from the musical and visual nocturne through the film noir.  Recently, cartographies of the urban night offer increasingly complex ways of rendering that night in visual or audiovisual terms.  All of these treatments of the night are engaged, explicitly or implicitly, in defining a broader expressive economy of the night.
Habiter (la nuit) will bring together texts which examine the variety of ways in which the urban night is marked by those media which map, structure, represent and transform it.

mercredi 17 décembre 2014

"L'hybridation des Alpes", 2ème Université des Alpes, Megève, 19-20 septembre 2014

"L'hybridation des Alpes", 2ème Université des Alpes, Megève, 19-20 septembre 2014
extrait Alpes magazine

Retour sur les débats de la 2ème Université des Alpes, Megève, 19-20 septembre 2014 portée par Olivier Turquin avec Martin Vanier, Thierry Ménissier, Antoine Baecque, Luc Gwiazdzinski

Extrait Alpes Magazine

Prix de la jeune recherche :

(1er prix)
Florent Cholat, Master 2 Innovation et territoire,  Le vieillissement en montagne : qui est dépendant de qui ? Université Grenoble Alpes - Laboratoire Politiques publiques, ACtion politique, TErritoires (PACTE).

Lauranne Jacob, doctorante en Géographie, Gouverner la frontière en montagne : de l’hybridation à l’innovation - Université de Grenoble Alpes et Université de Genève - Laboratoires PACTE, CERDHAP et LABEX ITEM.

Antoine Tabourdeau, doctorant en Géographie, Les Alpes font feu de tout bois : frictions autour du bois énergie.  - Université Grenoble Alpes - Laboratoire PACTE et IRSTEA.



"Il faut développer la ville malléable", Interview, Luc Gwiazdzinski, L'Express, 16 décembre 2014

Strasbourg: "Il faut développer la ville malléable"
Interview, L'Express, 16 décembre 2014

Strasbourg doit-elle devenir plus festive la nuit pour mériter son statut de capitale européenne?
C'est nécessaire si elle veut rester dans la course. Une ville qui attire et se développe a forcément une activité nocturne. Le marketing nocturne, ça existe!

L'image de Strasbourg n'est-elle pas à la hauteur?
Il y a eu un début d'évolution. Depuis quelques années, par exemple, les cartes postales présentées en ville ont évolué. Autrefois, 90% des images étaient prises de jour. Aujourd'hui, avec l'éclairage des monuments, les représentations nocturnes sont devenues plus nombreuses.

Mais la vie nocturne n'est pas qu'une affaire de touristes. C'est d'abord une question de bien-être pour les citadins...
C'est une question de société. La nuit est une caricature du jour. Si on arrive à régler les conflits du vivre ensemble la nuit, on arrivera d'autant mieux à les régler le jour. Les SDF, qui sont déjà exclus de jour, sont ­totalement hors course la nuit. A l'inverse, un citadin bien intégré en journée grâce aux réseaux sociaux aura une infinité de choix s'il veut passer une bonne soirée...

Quels changements avez-vous observé dans les comportements nocturnes?
Les gens consomment la ville différemment. On leur interdit de fumer dans les bars? Ils sortent dans la rue. Le téléphone portable a aussi changé les choses. Jusqu'au dernier moment, on ne sait pas où l'on va. Un coup de fil permet de connaître les lieux animés et de s'y rendre. Les soirées se nomadisent. Ces pratiques, il est impossible de les organiser.

Doit-on séparer les lieux de vie de la journée et ceux de la nuit pour disposer d'une ville apaisée?
On a beaucoup travaillé sur du développement urbain séparé: un endroit où l'on dort, un autre où l'on travaille, un troisième où l'on s'amuse, un dernier où l'on s'approvisionne. L'industrie, l'artisanat et la culture, moteur de la vie nocturne, ont été sortis de la ville. Si on continue ainsi avec les restaurants et les bars, on va finir par la tuer!

Quelle serait la solution?
La nuit, c'est un temps habité. Strasbourg doit enfin organiser ses états généraux de la nuit, comme Paris ou Lausanne. On y inviterait les étudiants, les associations, les personnes âgées, les représentants de la chambre de commerce pour un diagnostic participatif. Une solution innovante que les Strasbourgeois n'ont pas encore exploitée.

Cette intelligence collective peut- elle aussi régler les problèmes d'engorgement en journée?
Oui, bien sûr. Les premières politiques temporelles sont apparues en Italie. Strasbourg a mis en place un bureau du temps, c'est un premier pas. Je développe l'idée d'une ville malléable. Il faut arrêter de construire un bâtiment par fonction. L'exemple criant, c'est celui du Parlement européen. Il n'est utilisé que trois jours et demi par mois, on aurait pu faire beaucoup mieux! Faisons en sorte que les bâtiments existants servent à une chose différente le matin, l'après-midi, le soir et la nuit.

Votre concept de ville malléable peut-il fonctionner vingt-quatre heures sur vingt-quatre?
Tout à fait. Une place de mairie peut, le soir, devenir un terrain de football. Avec un mobilier urbain qui se transforme, elle pourrait même devenir une scène de théâtre. Aujourd'hui, quand on a l'idée d'un théâtre, on fabrique un "objet célibataire", on le pose en périphérie, on s'y rend un soir et, le reste du temps, il ne fonctionne pas. Il faut réinventer de nouvelles règles pour que les habitants des grandes villes puissent travailler ensemble sur la succession des activités, de nuit comme de jour. Les artistes peuvent nous aider à repenser l'espace public.


En savoir plus sur :
http://www.lexpress.fr/region/alsace/strasbourg-il-faut-developper-la-ville-malleable_1630560.html#j1vmZB0FrsDmjgM3.99

samedi 13 décembre 2014

Habiter la nuit urbaine, Luc Gwiazdzinski, Revue Esprit, décembre 2014


Début du texte
Nocturnes dans les magasins et les musées, travail de nuit, amplitude horaire des transports : la nuit serait-elle en train de devenir un simple prolongement du jour ? Le fantasme de la « ville 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 » risque de détruire la fragilité et l’originalité de la nuit. Comment contrôler ces évolutions, en voyant aussi ce que la nuit peut apporter au jour ?En ce début de xxie siècle,...

Plan de l'article
Territoire sous pression
Innovations
Émergence d’un espace public nocturne
Comment habiter la nuit ?
Quand la nuit illumine le jour

Habiter la nuit urbaine, Luc Gwiazdzinski
Revue Esprit
2014/12 (Décembre)
Pages : 160
ISBN : 9791090270541
DOI : 10.3917/espri.1412.0046
Éditeur : Editions Esprit
http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=ESPRI_1412_0046#anchor_plan

Film débat "Changeons de rythme", Revue Esprit, La gaîté lyrique, Paris, 11 décembre 2014

Changeons de rythme!

La Gaîté lyrique
Sommes-nous dans l’accélération perpétuelle de notre rythme de vie ? Faut-il accélérer encore ou ralentir ? La question des rythmes et de leur déconnexion se pose particulièrement dans les villes, où vie professionnelle, vie familiale, temps de loisirs semblent difficiles à accorder, à l’heure du numérique et de la mondialisation. Des géographes et des urbanistes débattent de la manière dont on peut reconquérir le temps.

Luc Gwiazdzinski : géographe, Université Joseph Fourier de Grenoble (IGA)

Sandra Mallet, Université de Reims Champagne/Ardenne

Débat animé par Alice Béja (revue Esprit)

http://esprit.presse.fr/news/meeting/detail.php?code=107

voir pour présentation de l'ouvrage Manifesto da Noite
http://www.colaboratorio.art.br/cronourbanismo/manifesto-da-noite/

vendredi 12 décembre 2014

Nos institutions à bout de souffle, ouvrage d'Olivier Frérot

"Nos institutions publiques se sont édifiées sur les fondations philosophiques de la science et la raison. En ce début de XXIème siècle, elles se fissurent sous l’effet de l’effondrement de la croyance au Progrès, des catastrophes environnementales, ainsi que de la découverte progressive de l’incomplétude radicale des mathématiques, donc de toute science et par conséquent de toute modélisation.

Le texte prend comme point de départ les difficultés actuelles de la conduite des projets d’infrastructures autoroutières qui illustrent la paralysie des corps techniques de l’état, fleurons des institutions républicaines depuis 300 ans. Ces institutions qui ont incarné la toute-puissance de la technoscience et de la finance, se montrent dorénavant incapables d’inventer de nouvelles méthodes intégrant les contradictions dynamiques de la société. Le problème est structurellement insurmontable, nos institutions publiques s’essoufflent.

La thèse défendue dans ce livre consiste à affirmer que la croyance aveugle en la puissance opératoire de la science et de la raison non contradictoire, autrefois efficace, est désormais épuisée. Nos institutions publiques sont-elles réformables ? La réponse est ici négative.
Basées sur la discrétion, la fragilité, la simplicité, l’ouverture, la solidarité, capables d’accueillir l’incertitude structurelle et structurante du quotidien, de nouvelles germinations au cœur de notre société sonnent le glas de la période historique de la Modernité et annoncent son basculement vers un monde plus ouvert, permettant de reprendre confiance en l’avenir. Leur émergence apparaît comme un mouvement inéluctable.

Olivier Frérot interroge ici les fondements de nos institutions publiques au croisement de plusieurs disciplines, la science, la technologie, la philosophie et l’économie. Au-delà de son expertise d’ingénieur nourrie de philosophie, il adopte le parti-pris du citoyen, qui dénonce les dérives de la suprématie de la techno-raison menaçant nos démocraties, et accueille les changements à la marge de notre société comme autant de signes qu’une ère nouvelle s’ouvre à nous.

Pour recevoir ce livre, envoyez ce coupon à
« Nos institutions publiques à bout de souffle »
22 rue Emile Combes 69008 Lyon
accompagné du chèque libellé à l’ordre d’Olivier Frérot.
Tarif : 12 € + 3 € forfaitaires de port. Format15cmx22cm
252 pages
Nom et adresse d’expédition, email :

mercredi 10 décembre 2014

Conférence Lou Burnard : "Ceci n'est pas une pipe : l'importance de la modélisation pour les humanités numériques", 16 décembre

Conférence Avenue centrale, rendez-vous en sciences humaines
Lou Burnard : "Ceci n'est pas une pipe : l'importance de la modélisation pour les humanités numériques"
mardi 16 décembre, 12:15
1221 Avenue Centrale - Domaine Universitaire, 38040 St-Martin-d'Hères
http://www.avenue-centrale.fr/

Vidéo "Objet de mes recherches", UJF, Luc Gwiazdzinski (UMR 5194 CNRS), La ville la nuit, décembre 2014

Video travaux de recherche sur la ville la nuit, Luc Gwiazdzinski, Laboratoire Pacte (UMR 5194 CNRS), UJF IGA


lundi 8 décembre 2014

GWIAZDZINSKI L., 2014, « The malleable,
 adaptable metropoles: towards a temporary
and temporal urbanism », STREAM n° 3, pp.51-63


Sortie du Manifeste de la nuit, Sao Paulo, Novembre 2014








Grenoble et Sao Paulo suppriment la publicité dans l'espace public


Rapport sur "Le travail dominical et nocturne à Paris - états des lieux et perspectives", mission d'information et d'évaluation (MIE), Conseil de Paris en juin 2014.

Créée par le Conseil de Paris lors de sa séance des 16 et 17 juin 2014, la mission d’information et d’évaluation (MIE) sur « Le travail dominical et nocturne à Paris – état des lieux et perspectives » avait été demandée par le groupe socialiste et apparentés en réponse à un souhait exprimé début mai par la maire.

Cette MIE s’est vue assigner pour objectif d’évaluer les dispositifs législatifs en vigueur autorisant le travail dominical et nocturne, mesurer les impacts économiques et sociaux d’une extension éventuelle des dérogations en la matière, et conduire une large consultation auprès des acteurs concernés (organisations professionnelles et consulaires, syndicats de salariés, associations de riverains, de commerçants, de consommateurs, associations familiales, féminines, autorités religieuses, experts, etc.).

La mission a ainsi rencontré 132 personnes et pris en considération la position de 80 organismes émanant des horizons les plus divers pour élaborer ce rapport articulé autour de quatre parties :
- la première partie fixe le cadre juridique du travail dominical et du travail nocturne en mettant en lumière sa complexité et son caractère relativement strict.
- la deuxième partie présente un état des lieux de la situation parisienne et esquisse quelques perspectives en matière d’évolution sociétale.
- la troisième partie dresse un bilan des auditions et des entretiens réalisés par la mission qui révèle des positions souvent antagonistes.
- la quatrième partie formule enfin des préconisations portant sur l’évolution souhaitable de la situation parisienne et du cadre législatif et réglementaire.

LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES

Catherine BARATTI- ELBAZ
Jérôme COUMET
Brigitte KUSTER
Eric LEJOINDRE
Karl GHAZI
Bernard DEMARCQ
Céline CARLEN
Christophe DAGUE
Laurent BIGOT
Sylvie HEBERI
Françoise RUOTTE
Françoise NICOLETTA
Bertrand VINCENT
Christophe LE COMTE
Gilles GATHELIER
Eric MAMOU
Bernard LACHAUX
Georges DAS NEVES
Eric SCHERRER
Laurent DEGOUSEE
Jean-Claude BIGEL
Sylvain ALIAS
Yves LACHERET
Marie-Sophie CLAVERIE
François REMOUÉ
Yves DEVAUX
Luc GWIAZDZINSKI
Emmanuelle LALLEMENT
Jean-Yves BOULIN
Laurent VILBOEUF
Marc-Henri LAZAR
Eric GUERQUIN
Mériadec RIVIERE
Jacques CREYSSEL
Claude RISAC
Gérard DOREY
Bernard BOUCAULT
François GUICHARD
Noël CORBIN
Régine ENGSTRÖM
Matthieu CLOUZEAU
Antoine CHINES
Philippe HANSEBOUT
Franck MOREL


http://www.paris.fr/politiques/conseil-de-paris-debats-deliberations/mie/rapport-m-i-e-sur-le-travail-dominical-et-nocturne-a-paris/rub_10153_stand_151534_port_25515

dimanche 7 décembre 2014

Changeons de rythme, Débat de la revue Esprit, Jeudi 11 décembre 2014, 19h00, La Gaîté Lyrique, Lussault, Mallet, Gwiazdzinski

Débat, Changeons de rythme !
Les débats d'Esprit
Jeudi 11 Décembre 2014 à 19h19
http://gaite-lyrique.net/debat/changeons-de-rythme

Sommes-nous dans l’accélération perpétuelle de notre rythme de vie ? Faut-il accélérer encore ou ralentir ? La question des rythmes et de leur déconnexion se pose particulièrement dans les villes, où vie professionnelle, vie familiale, temps de loisirs semblent difficiles à accorder, à l’heure du numérique et de la mondialisation. Des géographes et des urbanistes débattent de la manière dont on peut reconquérir le temps.

avec

Luc Gwiazdzinski : géographe, enseignant en aménagement et urbanisme à l’Université Joseph Fourier de Grenoble (IGA)

Michel Lussault : géographe, professeur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon et président du Conseil supérieur des programmes

Sandra Mallet : Maître de conférences en aménagement et urbanisme à l’Université de Reims Champagne/Ardennes

Débat animé par Alice Béja ( la revue Esprit )

samedi 22 novembre 2014

Colloque international "Temps, art et cartographie" Milan 4 & 5 décembre 2014


Colloque "Temps, Art  et Cartographie. Nouveaux regards, nouvelles compétences et nouveaux outils pour représenter des mondes et des sociétés en mouvement.

Time, Art & Cartography
New ways, new methods and new tools for picturing a world and societies in motion.

Tempi, Arte & Cartografia
Nuovi sguardi, competenze e strumenti per rappresentare il mondo e le società in movimento. 

Jeudi 4  et  Vendredi 5 décembre 2014
Piccolo Teatro Strehler - Scatola Magica
Adresse : Largo Greppi 1, Milan, Italie

Co-organisé par le Comité Français de Cartographie (France), l’Université Joseph Fourier de Grenoble (France), Politecnico di Milano (Italie), l’Università di Milano Biccoca (Italie), McGill University (Canada), le MOTU (mobilita e tempi urbani), le CEPS/INSTEAD (Luxembourg), la ville de Milan (Italie), UMR PACTE 5194 (Italie), l'Agence Castagnaravelli (Italie) et le Picollo Teatro di Milano - Teatro d'Europa (Italie)

Guillaume Drevon, Luc Gwiazdzinski, Olivier Klein, Jasmine D. Salachas pour le comité d’organisation :

Matteo Colleoni, matteo.colleoni@unimib.it,  Universita di Milano-Bicocca (Italie)
Armelle Couillet, armelle.kaufmant-couillet@univ-fcomte.fr,  Laboratoire Théma, Université de Franche-Comté et les Cafés-cartographiques (France)
Guillaume Drevon, guillaume.drevon@ceps.lu,  CEPS/INSTEAD (Luxembourg), Université de Grenoble (France)
Luc Gwiazdzinski, luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr,  IGA, Université de Grenoble (France)
Olivier Klein, olivier.klein@ceps.lu,  CEPS/INSTEAD (Luxembourg)
Jasmine D. Salachas, jasmine.d.salachas@wanadoo.fr, CFC/ACI et les Cafés-cartographiques (France)
Stefano Stabilini, stefano.stabilini@polimi.it,  Politecnico di Milano (Italie)
Roberto Zedda, zedda@polimi.it,  Politecnico di Milano (Italie)




vendredi 21 novembre 2014

Le Master Innovation et territoire explore les nuits de Grenoble

En lien avec la Métro et le SMTC, les étudiants du Master ITER (Innovation et territoire) de l'UJF ont organisé des animations autour du réseau de bus de nuit « CHRONO » ainsi qu’une traversée nocturne de l’agglomération grenobloise. - 

"Manifesto da noit, En busca de uma cidadania / Manifeste de la nuit, Pour une citoyenneté 24h/24 / Night Manifesto, seeking Citizenship 24h"


Notre ouvrage "Manifesto da noit, En busca de uma cidadania / Night Manifesto, seeking Citizenship 24h" a été présenté le 18 novembre 2014 à Sao Paulo (Brasil) avec un texte Manifeste collectif et des contributions de chercheurs, artistes et acteurs internationaux.

Le document est en accès libre sur le site du collectif Colaboratorio.

N'hésitez pas à le faire circuler.

La nuit a décidément beaucoup de choses à dire à la ville et au monde.


mercredi 19 novembre 2014

Vidéo du colloque international sur la nuit "Seminario da Noite", Sao Paulo

Vidéo du colloque international sur la nuit "Seminario da Noite", Sao Paulo, Prefetura de Sao Paulo, Colaboratório, Invisíveis Produções, William Straw, Mirik Milan Luc Gwiazdzinski
http://www.colaboratorio.art.br/videos/terrotorios-da-noite-teaser/


dimanche 9 novembre 2014

Défis et chantiers pour repenser l'action publique de proximité, Luc Gwiazdzinski

Contribution finale
Rapport du groupe de travail sur l’action publique de proximité
Assemblée des départements de France


« Trop de distance et trop de proximité 
empêche la vue ».
Pascal


Les bouleversements économiques, environnementaux, sociaux et culturels à l’oeuvre à différentes échelles dépassent la seule question des réformes administratives et territoriales. 

Ils remettent au cœur des débats, le citoyen, l’habitant dans ses pratiques et ses usages. Ils permettent de rappeler qu’un territoire qui se développe, attire et dans lequel chacun se sent bien est d’abord un territoire organisé où l’on se rencontre et où l’on échange. 

Le big bang des organisations et des territoires oblige à changer de regard pour repenser l’action publique de proximité, transformer les inquiétudes en défis à relever et en chantiers à engager, passer de la résistance à l’offensive et se projeter ensemble dans le nouveau siècle.


Des défis à relever

Le défi de la complexité. Nous devons nous résoudre à ne pas pouvoir saisir la totalité du temps, ‬de l‘espace qui nous entoure. Edgar Morin nous a prévenu : « la complexité est un mot problème et non un mot solution ».

Le défi de l’hypermodernité. Nous devons apprendre à penser les choses dans le sens de la complémentarité et non de l’opposition, de la complexité et non de manière binaire et sectorielle. 

Le défi du temporaire, du mobile, du labile et de l’intermittent. Dans une société des flux et de la mobilité, il paraît illusoire de vouloir faire coïncider l’urbs et la civitas dans une énième tentative de délimitation du «territoire pertinent» et de son mécano institutionnel. Les politiques publiques doivent passer d’une logique de stock à une logique de flux en intégrant les agencements et assemblages temporaires, mobiles, labiles et intermittents à leurs logiciels d’observation et de gestion.

Le défi de l’hybridation. Nous devons apprendre à penser la polyvalence et l’hybridation des lieux, des temps et des organisations. Les tiers lieux, le tiers paysage sont d’autres manières d’aborder le mondes, d’autres représentations et réponses possibles.

Le défi de l’ouverture et de la coopération. Les territoires et leurs acteurs ont besoin de tisser des alliances et de monter des projets en collaboration, de co-élaborer, de partager et de co-construire à toutes les échelles.

Le défi de l’intelligence territoriale. Il faut passer d’une approche sectorielle à une intelligence collective des systèmes dynamiques complexes. Cette intelligence territoriale peut prendre la forme de plateformes d’innovation ouvertes, de fabriques territoriales qui permettent de travailler avec l’ensemble des parties prenantes sur de nouveaux imaginaires et sur l’émergence d’une nouvelle citoyenneté.

Le défi des récits pluriels. Dans un cadre en mutation, il faut construire de nouveaux récits fédérateurs à l’échelle de nos vieux pays, territoires, métropoles et quartiers. 

Le défi de l’expérimentation. Face aux doutes et à la complexité, les réponses attendues sont davantage des réponses en termes d’expérimentations même modestes que de discours. 

Le défi de l’intérêt général. Les recompositions en cours obligent à repenser la notion centrale d’« intérêt général » dont l’Etat était le dépositaire et de sa « relocalisation » éventuelle à une échelle suffisante pour permettre les arbitrages. 

Le défi de la démocratie et de la confiance pour des citoyens augmentés. Le futur des relations entre temps, espace et habitants temporaires nécessite d’accepter une certaine « infidélité territoriale » et de construire de nouveaux « contrats de confiance » entre les différents acteurs, fussent-ils à durée limitée et renouvelables à toutes les échelles de la fabrique territoriale (lecture, écriture et gestion) notamment pour celles et ceux qui vivent à l’écart des métropoles et craignent l’émergence de nouvelles frontières et le déclassement. 


Des chantiers et des leviers

Les défis à relever doivent être transformés en leviers de l’action publique de proximité et en chantiers   à différentes échelles :

- Le premier chantier concerne les échelles temporelles de la démocratie locale. Face à l’éclatement des temps, des espaces et des mobilités, nous aurions intérêt à refonder nos institutions autour de l’idée d’une « citoyenneté présentielle » qui prenne notamment en compte le fait que nous sommes désormais des individus polytopiques et que nous votons là où nous dormons et non là où nous vivons éveillés. Nous pourrions imaginer devenir les « citoyens temporaires » des espaces dans lesquels nous passons du temps. Mais nous ne sommes pas encore prêts à imaginer les contours d’un système qui mettrait en valeur « l’ici et maintenant » et la « situation » au sens de Guy Debord, loin du traditionnel contrôle d’un territoire aux limites strictes avec ses frontières, ses financements et ses élus. Pourtant les occupations d’espaces publics pour des manifestations spectaculaires mais également « l’élection de maires de nuit » à Paris, Toulouse et Nantes obligent à réfléchir à un autre rapport à l’espace et au temps et au temporaire.

- Le second chantier très lié concerne les échelles territoriales de la démocratie locale. Il repose sur l’analyse du système territorial français qui croisait la vision froide de l’Etat arbitre et la capillarité fine de la commune héritière de la paroisse et échelon de base de la démocratie. Nous avions écrit ailleurs (Gwiazdzinski, Rabin, 2008) : « avec la montée de l’intercommunalité et l’effacement progressif de l’Etat, nous risquons d’assister à la disparition des maires, derniers gardiens de la République et d’une certaine idée de la France. Avec cette disparition, nous risquons de tout perdre à la fois : la capacité d’intervenir sur le long terme et d’arbitrer à une échelle supérieure dans le sens de l’intérêt général avec l’Etat et la capacité de gérer les problèmes quotidiens au plus près, c'est-à-dire à l’échelle de la commune ou du quartier avec le maire ». 
La question de la présence de l’Etat ne se pose malheureusement plus, tant elle s’est étiolée sur les territoires. La question des communes et de la démocratie locale reste posée notamment dans les grandes villes et les futures métropoles où le citoyen est nécessairement éloigné des élus. Pour l’instant, dans les grandes villes, le seul élu à l’échelon des quartiers reste le Conseiller général avec des compétences différentes. La dérive vers un scénario européen d’éloignement et de désincarnation du pouvoir n’est pas loin. 

Dans les systèmes métropolitains, il faut donc réfléchir à l’approfondissement de la loi PLM et à la construction d’unités démocratiques de base (10 à 20000 habitants), pendants urbains des communes rurales aux moyens et compétences désormais limités avec la montée de l’intercommunalité. Légitimes car élus à cette échelle sur la base d’une campagne électorale de proximité, les maires de quartiers urbains pourraient devenir les acteurs et organisateurs de démarches de développement local à l’instar de ce qui existe en milieu rural et accueillir les initiatives de démocratie participative. 

- Le troisième chantier lié au big-bang territorial concerne des organisations particulières dont on parle très peu dans les différentes réformes et qui participent à l’action publique de proximité : les agences, associations… Ces « faux nez », (agence d’urbanisme, de développement, des mobilités…), outils armés des collectivités, interviennent dans des domaines importants comme le développement économique, l’aménagement et l’urbanisme. Leurs actions sont bien souvent illisibles pour les citoyens qui ignorent ce qu’apportent ces services et qui sont les financeurs. 

Ces outils anticipent un décrochage entre le contrôle territorial et les dispositifs d’action parapublics. Soit ils seront broyés par le jeu des nouvelles plaques tectoniques de la réforme territoriale avec notamment une redistribution claire des rôles et des moyens, soit ils prendront un rôle central en devenant les acteurs  techniques de l’inter-territorialité, des outils d’une ingénierie territoriale partagée multiscalaire. Le second scénario est le plus probable d’autant que ces structures - quand elles épousent les limites des territoires établis (Région, Département…) - peuvent rassurer voire servir au maintien d’anciens réseaux et pouvoirs malgré la disparition de la collectivité à laquelle elles étaient liées. Avant la fusion des régions, on risque par exemple de voire se multiplier des agences régionales permettant aux systèmes en place de se maintenir. Dans tous les cas, les rôles, les fonctions, le pilotage et la gouvernance de ces organisations devront être examinés et mis en débat pour un grand public qui ignore jusqu’à leur existence.

- Le quatrième chantier concerne la définition de nouveaux contrats de confiance territoriaux nécessairement temporaires entre les citoyens, leurs élus, et leurs organisations techniques. Le mandat représentatif ne suffira plus à assurer la solidité d’un système territorial multiscalaire. Des coalitions sous forme de contrats, de pactes devront sans doute prendre le pas sur les logiques d’institution afin de gérer l’entre-deux, l’hybride et l’inter.

- Le cinquième chantier est celui du confort territorial, une notion qui doit permettre de repenser un service public de proximité remis notamment en cause par les mobilités, les tic et l’affaissement des ressources publiques et questionné par une demande nouvelle de la population en termes de bien-être voire de bonheur individuel.

- Le sixième chantier concerne le déploiement de nouvelles formes nouvelles de l’action publique, l’innovation ouverte, le design des politiques publiques et les outils qui permettent la partage des diagnostics, la co-construction des politiques, l’expérimentation et la co-évaluation. La diminution des moyens, la mise en place d’un nouveau logiciel, nécessiteront d’inventer de nouvelles formes d’action publique. La figure du territoire comme plateforme d’innovation ouverte permettrait de refonder une organisation et une action publique et d’imaginer un nouveau design des politiques et des territoires.  Les savoir-faire développés dans les démarches de développement local, les différents programmes d’initiatives communautaires et les réflexions actuelles autour de Living lab ou de Fab lab territoriaux vont dans ce sens.

- Le septième chantier concerne le personnel des collectivités. Il prend en compte le besoin de formation au design des politiques publiques, à l’innovation et à la créativité territoriale, leur capacité à imaginer et mettre en place les outils et politiques de l’action publique de demain. Il intègre également la gestion de ces équipes, de leurs compétences et les transferts de savoir-faire dans un contexte d’incertitude et de recomposition. Il intègre également la possibilité de constitution d’équipes mobiles d’interventions sur des chantiers d’innovation.

- Le huitième chantier concerne le temps long de l’aménagement du territoire et de la prospective. Il est intéressant de noter que face aux mutations de nos espaces et de nos temps, les réponses qui s’élaborent le sont dans des dimensions très particulières de l’espace et du temps : l’urgence et la proximité. Elles vont à l’encontre des réponses proposées autrefois par nos organisations et la modernité : le temps long du politique et l’espace profond de l’aménagement. La nécessaire souplesse de nos organisations, leur adaptation, ne peuvent nous exonérer d’une réflexion prospective qui permette de donner du sens à l’action publique et d’une refonte de l’aménagement du territoire qui permette de fixer des caps et de poser quelques balises dans le sens de l’intérêt général. La dialectique local-global, particulier-général, urgence-temps long, émotion-raison, développement local et aménagement du territoire peut et doit être repensée. 

- Le neuvième chantier concerne le marketing territorial et ses limites. Si les démarches de développement local sont des moteurs du développement, le territoire n’est pas un yaourt. Ce n’est pas l’espace isotrope, homogène et lisse que l’on voudrait nous donner à consommer. C’est une réalité humaine et sociale complexe, un espace habité qui ne peut se résumer à une image et un slogan. C’est un espace complexe, rocailleux, qui demande du temps pour être traversé, domestiqué, approprié. L’identité territoriale ne peut se résumer à des clichés.

- Le dernier chantier est celui de « l’imagibilité » et de la réassurance territoriale c’est à dire de la capacité des pouvoirs publics et des élus à rendre rapidement intelligibles pour tous les nouveaux principes, les nouveaux dispositifs et les nouvelles organisations imaginées. C’est une question de représentation et d’ergonomie des politiques publiques. C’est une question démocratique. Chaque citoyen doit pouvoir les comprendre, se les approprier rapidement afin qu’une insécurité spatiale et territoriale ne s’ajoute pas à l’insécurité économique et sociale qui mine notre société et suscite des tentations de repli. 

Il est peut-être possible de contredire le prince de Talleyrand « Quand c’est urgent, c’est déjà trop tard ».


(*) Luc Gwiazdzinski est géographe. Enseignant en aménagement et urbanisme à l’Université Joseph Fourier de Grenoble (IGA), il est responsable du Master Innovation et territoire et Président du Pôle des arts urbains. Chercheur au laboratoire Pacte (UMR 5194 CNRS) associé au MoTU (Université Biccoca et Politecnico de Milano) et à l’EREIST (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), il oriente des enseignements et ses recherches sur les questions de mobilité, d’innovation métropolitaine et de chrono-urbanisme. Expert européen, il a dirigé de nombreux programmes de recherché, colloques internationaux, rapports, articles et ouvrages sur ces questions : Urbi et Orbi. Paris appartient à la ville et au monde, 2010, L’Aube ; Nuits d’Europe, 2007, UTBM ; Périphéries, 2007, L’harmattan ; La nuit dernière frontière de la ville, 2005, l’Aube ; Si la ville m’était contée, 2005, Eyrolles ; La nuit en questions (dir.), 2005, l’Aube ; La ville 24 heures /24, 2003, L’Aube. Il a également dirigé une agence des temps et des mobilités, une agence de développement et une agence d’urbanisme et développement durable.


Citer l’article :
Gwiazdzinski L., 2014, « Défis et chantiers pour repenser l’action publique de proximité », Contribution au rapport Regards croisés sur l’action publique de proximité. Mobiliser les expertises pour préparer l’avenir des territoires, Algoé consultants, Assemblée des départements de France, Paris, octobre 2014, 65p.


Contact :
luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr



Grenoble, octobre 2014

vendredi 7 novembre 2014

Insécurités territoriales, Luc Gwiazdzinski & Gilles Rabin, Libération, 3 novembre 2014


Après avoir abandonné la souveraineté budgétaire et monétaire à l’Europe pour un gain politique et économique dérisoire, l’Etat français s’apprête à rétrécir encore dans la précipitation et l’improvisation des réformes mal engagées.
Course à l’abîme. L’Etat se déshabille. Il est bientôt nu. Lui, qui s’occupait du temps long, de l’aménagement d’un territoire profond et de l’intérêt général, semble soumis à la dictature du court terme, de l’urgence, de la proximité et de l’émotion. Dans un double mouvement, les fondements d’une Nation construite autour de la République et de l’Etat s’effritent. Les valeurs républicaines semblent passées de mode, et l’Etat se solde lui-même pour des raisons budgétaires auxquelles la réforme territoriale ne répondra pas.

Que va-t-il rester comme socle de la cohésion nationale en pleine crise économique, sociale et identitaire ? Pourquoi ajouter une insécurité territoriale à l’insécurité économique et sociale ambiante ? Dans un contexte en mutation où tous les repères sont bousculés, on ne modifie pas sans risques l’Etat et les territoires, figures de réassurance dans un monde incertain.

Mécano peu républicain. Le processus se traduit, notamment, par la perte de compétences de l’Etat et l’émergence concomitante d’étranges configurations territoriales qui composent un nouveau mécano institutionnel : la «grande région» censée être mieux adaptée à la compétition européenne ; la figure hybride du «département rural» contrepoids politique à une nouvelle vision urbaine de la France représentée par les «métropoles». En l’absence de stratégie cohérente à long terme, la négociation qui se déroule au jour le jour, au gré des jeux politiciens et du lobbying crée un sentiment de malaise et déstabilise.

L’Etat laisse de la place aux régions, qui n’en demandaient pas tant, et tente de rassurer les départements un temps condamnés et déshabillés par la création des métropoles. Personne ne comprend plus rien à la réforme, et les arguments avancés ne tiennent pas.

L’Etat «gaudille» en promettant de nouvelles compétences aux régions, autorités organisatrices des transports, développement économique et innovation, et même de l’emploi. Dans le même temps, il n’apporte aucun éclairage sur les ressources propres et sur une fiscalité régionale indépendante qui devrait, naturellement, accompagner ce transfert de compétences. Rentier pathétique, l’Etat, aux abois, lâche ses compétences mais tente de conserver le pouvoir à travers la maîtrise des cordons de la bourse. La vente à la bougie ne fait pourtant que commencer.

L’Etat solde, et tout semble devoir disparaître. Sous prétexte d’économie, la facture économique, sociale et culturelle finale risque d’être lourde.

Le fantasme «viril» de la taille des régions ne tient pas non plus. Une région est-elle vraiment plus forte et compétitive parce qu’elle pèse dix millions d’habitants ? Le Land de Hambourg est-il moins compétitif que la région de Catalogne ?

Si l’argument de la taille était recevable, pourquoi a-t-on créé des métropoles qui affaiblissent le pouvoir économique, politique et démographique des nouvelles grandes régions, comme la métropole parisienne en Ile-de-France ou Lyon et Grenoble en Auvergne-Rhône-Alpes. L’intérêt pour les citoyens, qui voient, à nouveau, s’éloigner les pouvoirs et les services, n’est pas immédiatement lisible. De leur côté, les acteurs économiques regardent le paysage se complexifier sans vraiment pouvoir en mesurer les avantages et les inconvénients.

Naufragés médusés. Face à cet abandon par l’Etat en rase campagne, les territoires déboussolés cherchent naturellement ailleurs des références entre le tribalisme à l’écossaise et l’ivresse du grand large incarné par des métropoles mondialisées. Naufragés, comme médusés, ils se laissent séduire par les figures d’un darwinisme territorial.

L’Ecosse et la Catalogne sont des figures vivantes de la première tentation. Quand on a le pétrole ou l’innovation, pourquoi dépendre d’un Etat qui n’apporterait que des contraintes aux plus riches au profit des plus pauvres. La Bretagne et l’Alsace, bâties sur leurs socles identitaires, ne disent rien d’autre. Lorsque les amarres avec l’Etat sont coupées, les plus forts peuvent manger les autres.

Dans un même mouvement, la «bouée métropolitaine» serait l’autre figure d’espoir. Les grandes agglomérations représenteraient l’intégration réussie, face à une ruralité qui s’effondrerait sur elle-même, coincée entre les barrages, les aéroports inutiles et les déserts peuplés d’usines à mille vaches dans un maillage relictuel de bourgs et de villes moyennes exsangues.

Archaïsmes. La carte qui s’esquisse peu à peu est celle d’un territoire formé de grandes régions lointaines, égoïstes et jacobines autour d’une capitale régionale et de son gouvernement, une France structurée par un archipel de métropoles irriguant des arrière-pays en voie de désertification. Les départements rescapés géreront l’entre-deux ou seront remplacés par des échelons techniques décentralisés de grandes régions. Survivants symboliques sacrifiés sur l’autel de l’intercommunalité et derniers remparts de la République, parés de toutes les vertus de la proximité mais désormais sans pouvoirs, les maires finiront de disparaître dans la nostalgie.

Ce choix est une erreur politique et économique. Erreur politique car la géographie se venge. Des territoires construits autour de réseaux de villes moyennes démontrent que l’action raisonnée et raisonnable porte ses fruits à long terme. Erreur économique car le «monde est plat» et l’intelligence collective a remplacé les économies d’échelle. Il n’y a pas de déterminisme dans l’économie. Le nomadisme des élites, couplé à la qualité de vie de nos territoires, est le garant d’un développement maîtrisé.

La République à la carte, qui se dessine à travers la fuite de l’Etat et la désorganisation des territoires, aura bien du mal à faire vivre, au quotidien, les principes qui ornent encore les frontons de certains de nos édifices publics : «Liberté, Egalité, Fraternité». Pire, dans une Europe «germanisée» où même les Etats fédéraux revendiquent des actions jacobines et où les territoires fleurissent autour de microprojets, la France prend du retard quand elle parie sur le gigantisme et l’urbain non maîtrisé.

Luc Gwiazdzinski, Gilles Rabin

http://www.liberation.fr/politiques/2014/11/03/insecurites-territoriales_1135303

Auteurs de : «la Fin des maires. Dernier inventaire avant disparition», FYP Editions, 2008 et «Urbi et Orbi Paris appartient à la ville et au monde», éditions de l’Aube, 2010.

lundi 30 juin 2014

Construire la République avec les territoires, Luc Gwiazdzinski

Construire la République avec les territoires
Contribution au blog "Big bang territorial" de la Revue d'économie régionale et urbaine
18 juin 2014

Luc Gwiazdzinski


Le court terme hurlant ne peut occulter le long terme silencieux
Edgar Pisani


Il y a longtemps déjà que le géographe n’est plus le savant du Petit Prince « qui connait où se trouvent les mers, les fleuves, les villes, les montagnes et les déserts » et qui écrit « des choses éternelles ». Observateur désorienté, il sait que dans un système monde complexe en mutation rapide, ses cartes et ses géographies se démodent de plus en plus vite. Dans un contexte de recomposition des espaces, des temps et des organisations il doit désormais changer de regard pour aborder les nouveaux arrangements à l’œuvre. Pourtant, il arrive encore qu’on lui demande de dessiner les limites de “territoires pertinents” comme si tout cela avait encore un sens.

Mais les temps changent. Le redécoupage de la France s’est visiblement fait sans les géographes… et sans la population. D’autres critères que les réalités économiques, sociales ou culturelles semblent avoir prévalu. Le résultat est là : notre vieux pays de France devrait bientôt passer de 22 à 14 régions. Dans un dernier sursaut d’autorité, un Président épuisé tente d’imposer au pays ce que le général De Gaulle lui-même n’avait pas réussi à faire. Echouer serait sans conséquences personnelles. Réussir serait la plus belle des sorties. Dont acte. En attendant le grand soir et l’accomplissement des destins d’exception, les discussions peuvent et doivent se poursuivre. Les géographes, urbanistes, aménageurs et autres spécialistes des sciences régionales doivent y contribuer aux côtés des citoyens.

Projet. Depuis des décennies, le diagnostic est toujours le même : “notre organisation territoriale a vieilli et les strates se sont accumulées ». Dont acte ! Reconnaissons au gouvernement actuel le courage de s’attaquer à ce serpent de mer. L’essentiel de la réforme territoriale imagine tient en trois points : des intercommunalités plus importantes, moins de compétences pour les départements déshabillés au profit des métropoles et davantage d’efficacité économique pour des régions plus grandes. Si le sort des régions paraît réglé, celui des département semble finalement reporté à plus tard avec une disparition envisagée en 2020. La bonne nouvelle est la survie de la commune : « institution à laquelle chaque Français est le plus attaché ». Selon le Président de la République : « elle doit demeurer une petite République dans la grande ». On échappe au discours éculé sur la nécessaire suppression des 36000 communes inadaptées au monde d’aujourd’hui.

Découpage. Compte-tenu des enjeux, on peut d’abord s’étonner de la modestie des termes choisis. Après l’escalade sémantique des « Grenelle de l’environnement » ou « de la mer » et autres « chocs de croissance », « de compétitivité », « de simplification » ou de « transparence », le projet de loi « portant nouvelle organisation territoriale de la République » paraît tout à coup bien terne. Il s’agit pourtant de s’attaquer à l’organisation territoriale de la France et de « transformer pour plusieurs décennies l’architecture territoriale de la République ». On peut également s’interroger sur le vocabulaire attaché à cette réforme. On connaissait les “mamelles de la France” et on avait appris que “les Français étaient des veaux”. Désormais on “découpe” et on “re-découpe”. Les commentateurs parlent du pays comme s’il s’agissait d’un animal laissant au premier des Français le mauvais rôle du boucher. A l’occasion d’autres séquences de notre vie démocratique, les mêmes filent la métaphore et parlent du “charcutage” des circonscriptions électorales. On imagine des territoires “dépecés” et des territoires “remplumés”. On pense à l’artisan désossant la carcasse, otant la mauvaise graisse, gardant les meilleurs morceaux et transformant les restes en viande hachée. Face au choc des mots d’une mise en scène sanguinolente, on peut avancer deux hypothèses : soit notre pays est déjà mort et il est temps de se partager sa dépouille sur l’autel de la mondialisation et de la compétitivité  ; soit la métaphore sert à magnifier le caractère animal de la France ou le côté bestial de celles et ceux qui nous gouvernent. Dans les deux cas, on ne fait pas de quartiers. On n’ose pas évoquer le syndrome de la vache folle ou les risques de la remballe - “pratique de déconditionnement et reconditionnement d’aliments périssables”-  appliqués aux territoires atteignant la date de péremption.

Incarnation. Seule certitude : le pays et ses territoires sont des entités incarnées. L’animal territorial souffre mais la bête n’est pas morte. Depuis l’annonce présidentielle, les commentaires s’accumulent sur les réseaux sociaux et l’on s’inquiète dans les Provinces. Toujours au chevet du malade, les sondeurs nous expliquent que les Français sont majoritairement insatisfaits de cette réforme qui n’est encore qu’un projet. Les débats des prochaines semaines s’annoncent houleux bien au-delà des chapelles et des clivages politiques traditionnels. L’émotion suscitée dnans l’oponions par les annonces présidentielles, est une preuve supplémentaire de l’importance de la question territoriale. Le territoire national n’est pas un espace isotrope et homogène mais un ensemble vécu et habité. Dans un pays où l’Etat a créé la nation, le rapport au territoire est d’abord sensible comme aimait le rappeler l’ami Pierre Sansot : “Il y aura une France tant que ce mot suscitera chez les Français des rêveries, tant qu’il ne se confondra pas avec une réalité socio-économique déterminable avec exactitude mais qui déréalise son objet ou qui manque une part essentielle de ce qu’il est”.

Besoins. La France a sans doute besoin d’un big bang territorial dont les enjeux ne sont pas que comptables. La suppression de la clause générale de compétence des départements et des régions – afin de clarifier les compétences des collectivités et en renforcer l’efficacité – va sans doute dans le sens d’une meilleure lisibilité et de la fin des concurrences inutiles et dispendieuses. Elle devra cependant s’accompagner d’une remise à plat des “faux-nez”, agences et associations qui se sont développés dans l’ombre des collectivités à différentes échelles et sur différentes questions. Alors que la décentralisation n’est pas achevée, l’Etat donne l’impression de chercher à se reformer par le territoire, sans le territoire. Il ne faudrait pas brader une organisation territoriale dans l’urgence sous de faux prétextes de rentabilité. La question est moins celle des découpages et des limites que celle du développement d’une nouvelle intelligence territoriale mêlant une citoyenneté adaptée aux nouveaux modes de vie des Français et une organisation des acteurs locaux et des dynamiques collaboratives porteuses de développement.

Manques. On peut s’interroger sur certains manques du projet développé comme l’absence d’articulation avec la dimension européenne et la faible place accordée à la question centrale de la “démocratie territoriale”, comme si la France était une île sans citoyens. On peut également s’étonner de ne pas trouver un mot sur les DOM-TOM dans les annonces présidentielles comme si l’on avait tiré un trait sur la République une et indivisible. Plus grave encore par rapport à l’égalitarisme républicain, la loi confère aux régions la possibilité d’adapter les dispositions législatives ou réglementaires en vigueur. La transformation de l’organisation actuelle en “république à la carte” et le glissement progressif vers un certain fédéralisme ne sont pas anodins.

Arguments. Sur le fond, on peut toujours discuter de l’opportunité de certains choix. Ce n’est pas la première fois que la République se penche sur son organisation territoriale et depuis des années les rapports s’accumulent pour réclamer des réformes jamais mises en place faute de courage et de stratégie à long terme. Il s’agit cette fois de simplifier le fameux “millefeuille administratif” –autre métaphore récurrente – pour gagner en efficacité. Il s’agit surtout de trouver 11 milliards d’Euros d’économie en trois ans. Pourtant personne ne croit que les grandes régions coûteront moins cher. Les argument sont également démographiques, puisqu’il s’agit d’atteindre une masse critique. Soyons sérieux : la fusion de deux régions pauvres n’a jamais fait une région riche. Il faudrait passer à l’échelle, se mettre au niveau des autres régions européennes, sous-entendu chercher à se rapprocher de l’Allemagne. La simple lecture des budgets respectifs des Länders et des régions françaises permet de comprendre que ce n’est pas qu’une question de taille ou de poids démographique. La construction de la nation française n’a rien à voir avec celle de l’Allemagne et de ses Länders.

On peut avoir un doute sur la pertinence de ces nouveaux territoires qui pour l’instant seraient recomposés sur la base des entités régionales actuelles. Il est difficile de croire qu’il n’y ait pas besoin d’ajustements sur les marges. Sans ouvrir le débat sur la pertinence des découpages, on peut quand même penser que la Bretagne a laissé passer une belle occasion, que le nom “Alsace-lorraine” sonne bizarrement et que l’assemblage de trois régions du sud-ouest obéit à d’autres critères que ceux mis en avant. On peut s’interroger sur la réalité humaine et fonctionnelle de certains découpages mais l’existence de la Région Provence Alpes Côtes d’Azur, à laquelle on ne va pas toucher, devrait nous inciter à la retenue.

A une autre échelle, la suppression des départements est un leurre dans la mesure où le travail de terrain ne pourra  être réalisé depuis les bureaux de la capitale régionale. Pour des questions opérationnelles liées à la distance et à la nécessaire proximité des services et des compétences humaines, il faudra bien découper le territoire régional en entités gérables, appropriables par les techniciens, territorialiser le travail de la collectivité et redécouvrir un échelon proche de celui du département actuel. L’interrogation porte sur la légitimité politique de l’entité et son portage.

Le passage à des intercommunalités de 20 000 habitants – au lieu de 5000 habitants – pose la question des zones à faible densité qui n’atteignent pas cette taille. Enfin, on peut s’interroger sur le futur rôle du maire puisque la commune échappe à la réforme ainsi que sur la place de l’État aux côtés de ces différents échelons territoraux.

Dans tous les cas, une telle réforme mérite bien un large débat ouvert à toutes et à tous. On ne touche pas sans risques à l’organisation territoriale, pilier majeur de l’identité nationale. Un changement de méthode du gouvernement ne serait pas un signe d’autorité, ni une perte de temps, mais l’occasion d’entrer de plein pied dans le XXIème siècle et de repenser la République dans et avec ses territoires.

Luc Gwiazdzinski est géographe. Enseignant en aménagement et urbanisme à l’IGA, Université Joseph Fourier de Grenoble, responsable du master Innovation et territoire. Il est membre du laboratoire Pacte et associé au Motu (Milano) et à l’Ereist (Paris 1 Sorbonne). Il a notamment co-écrit “La fin des maires. Dernier inventaire avant disparition” et “Urbi et Orbi. Paris appartient à la ville et au monde.”

D’une réforme imposée à un nouveau contrat territorial, Luc Gwiazdzinski

D’une réforme imposée à un nouveau contrat territorial
Contribution au blog "big bang territorial" de la Revue d'Economie régionale et urbaine

Luc Gwiazdzinski



Aménager le territoire, c’est atteindre son âme
François Mauriac

Le big bang des territoires annoncé met la France en émoi. On ne touche pas au territoire, à ses limites et à une organisation inscrite dans le temps long, sans susciter de réactions. C’est à la fois un problème de forme et de fond. C’est aussi la preuve que la France n’est pas encore le simple hôtel décrit par Michel Houellebecq mais un corps vivant.

Problème de méthode. Au-delà des réflexions sur la pertinence des découpages et sur la nouvelle architecture des territoires, l’énervement vient d’abord de la méthode employée au plus haut niveau de l’Etat. Une telle réforme mériterait de s’inscrire dans une dynamique générale de redéfinition systémique du paysage institutionnel, des régions aux communes, un projet global qui puisse être présenté aux Français, une plateforme de discussion globale, une feuille de route sur laquelle s’appuyer pour un large débat. Au lieu de cela, chaque jour apporte son lot de déclarations et d’improvisations. On s’attaque au nombre de régions et on se promet de régler la question des départements dans six ans comme si les choses étaient séparées. Pire. La nouvelle carte de France semble parfois redessinée au gré des alliances politiques. Le projet venu d’en haut, et imposé par le “château” ne prend pas en compte le besoin d’information, de clarté, de vision et la demande de participation de nos concitoyens. Il est à l’image de nos institutions qui n’ont toujours pas changé de paradigme et restent incapables d’imaginer un processus de co-design ouvert avec l’ensemble des parties prenantes et de s’engager dans des stratégies d’innovation ouverte. En France, la démarche descendante reste de mise et le dialogue sociétal semble encore un vœu pieux même pour une présidence normale.

Risques. Autre problème : le projet donne l’impression d’un retrait accru de l’Etat à un moment où la société française a besoin de repères. La réforme ajoute une insécurité institutionnelle et territoriale à une insécurité sociale et économique avec des conséquences que l’on mesure désormais dans les urnes. Dans un contexte d’incertitude, les territoires sont aussi des figures de réassurance, les lieux d’un ancrage symbolique essentiel qui ne répond pas seulement à des critères objectifs. L’épisode du maintien de la mention du département sur les plaques d’immatriculation de nos véhicules est une preuve parmi d’autres de cet attachement viscéral. On peut également s’inquiéter des risques de déconnections entre les nouvelles entités régionales et les citoyens. Paris est loin, l’Europe encore davantage, comme l’ont encore montré les consultations électorales. Le risque est désormais celui d’un éloignement progressif entre les citoyens et le pouvoir régional symbolisé par les hyper-régions. L’identité de la France, si chère à l’historien Fernand Braudel, pourrait se diluer par le haut dans la mondialisation et par le bas dans une réforme territoriale bâclée.

Pistes. Au-delà des constats sur la méthode et les risques, on peut prendre acte de la volonté de changement du pouvoir central et profiter de l’occasion pour imaginer une réforme territoriale ambitieuse. Le projet nécessite un vrai changement de regard et du courage. Il serait bon de passer d’une démarche technique à un nouveau “pacte territorial”, d’une logique de “contrôle territorial” à une logique de services, d’une logique de frontières à une logique de “collaboration inter-territoriale”. Quelques outils pourraient notamment être revisités dans le respect de la République et le souci de la démocratie :

-          Un contrat de plan/de projet repensé, qui permette la régulation et le débat entre les super-régions, un Etat visionnaire et stratège et les autres parties prenantes ;

-          Une ingénierie territoriale repensée avec la mise en place d’équipes mutualisées entre services de l’Etat, régions, départements, intercommunalités et communes passant sans doute par une fusion des fonctions publiques ;

-          Le maintien d’une intelligence territoriale étatique, à travers la DATAR – ou un équivalent – et des moyens déconcentrés d’étude et d’ingénierie mutualisés auprès des territoires, afin d’éviter la montée des disparités ;

-          Une logique de plateformes d’innovation territoriales, mobilisant localement les compétences des laboratoires de recherche et des acteurs privés aux côtés des acteurs de la puissance publique de l’Etat et des collectivités ;

-          Une extension de la loi PLM, qui permette d’éclater les grandes agglomérations urbaines en communes de 10 000 habitants, pendant urbain des communes rurales, échelons de base de la démocratie locale, avec des maires élus au suffrage universel direct. Ce serait notamment un moyen de revivifier la démocratie, de réduire la distance entre élus et citoyens, d’éviter les contournements démocratiques avec des élus représentatifs à l’échelon de quartiers et de construire en ville les politiques de développement local qui ont souvent bien réussi en milieu rural.

-          L’association renforcée des usagers temporaires des territoires (travailleurs, touristes…) – qui passent la majeure partie de leur temps éveillé loin de leur domicile et de la commune où ils dorment et où ils votent – à la vie locale.

Avertissement. Plus globalement et en prenant acte de la préservation annoncée de l’échelon communal, il faut retrouver une démocratie chaude de proximité répondant aux besoins des citoyens et redéployer dans le même temps les moyens de l’Etat sur le terrain de façon à ce que subsiste localement une intelligence territoriale multiscalaire et que demeurent visibles les signes de l’intérêt général et les capacités d’arbitrage. Même si ce lien commune-Etat peut paraître archaïque et ne correspond assurément pas à l’air du temps, il est central. Les « super-maires de l’intercommunalité » ne remplaceront jamais nos élus de proximité. Il suffit d’étudier les fusions de communes allemandes pour déceler la perte d’identité et la distance créées entre les citoyens et les élus locaux professionnels. Il ne tient qu’à notre démocratie de retrouver cette proximité et cette chaleur indispensables en rapprochant l’Elu du citoyen et à l’Etat de retrouver sa froideur en imposant à nouveau sa marque sur les grands équilibres et le temps long de l’aménagement, de la prospective et des grands équipements notamment. Il ne faudrait pas qu’en laissant se concentrer les pouvoirs sur deux instances, la Région et les intercommunalités, l’Etat construise des administrations froides loin des citoyens et perde dans le même temps ses capacités d’arbitrage et de gestion du long terme dilapidant les bienfaits de la Révolution française. La proximité appartient au Maire, l’intérêt général à l’Etat. Le bien commun n’est assurément pas la somme des intérêts individuels.

Nouveaux contrats de confiance. Face aux mutations rapides de nos environnements et de nos modes de vie, nos concitoyens ont avant tout besoin d’un nouveau “contrat de confiance territorial” notamment celles et ceux qui vivent à l’écart des métropoles et craignent l’émergence de nouvelles frontières et le déclassement. Ce projet et le débat national que nous appelons de nos vœux, doivent être l’occasion de co-construire la carte de la France de demain avec l’ensemble de la population et de ses représentants dans le respect du triptyque républicain. Il s’agit de prendre soin des populations et des territoires en s’adaptant aux spécificités locales et en veillant à la présence de l’Etat et d’élus représentatifs à chaque échelon du système. La réforme de l’organisation territoriale de la République n’est pas un acte anecdotique. Elle touche aux fondements de notre société, de notre vivre-ensemble, de notre contrat social et territorial. Au-delà des chiffres et des découpages, le débat qui s’engage doit également être l’occasion de réfléchir à notre manière d’habiter et à notre nouvelle condition territoriale dans la mondialisation.

A celles et ceux qui redécoupent la France de 2014, fusionnent des entités, tracent ou effacent des limites, nous rappelons la devise d’un petit territoire frondeur de l’Est de la France : “le Haut-Seaugeais n’a pas de frontières, ce sont ses voisins qui sont bornés”.



Luc Gwiazdzinski est géographe. Enseignant en aménagement et urbanisme à l’IGA, Université Joseph Fourier de Grenoble, responsable du master Innovation et territoire. Il est membre du laboratoire Pacte et associé au Motu (Milano) et à l’Ereist (Paris 1 Sorbonne). Il a notamment co-écrit “La fin des maires. Dernier inventaire avant disparition” et “Urbi et Orbi. Paris appartient à la ville et au monde.”



mercredi 18 juin 2014

Inscriptions ouvertes en Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr)

Les inscriptions au Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr)



Un Master ITER Innovation et territoire à Grenoble (UJF/UPMF/ENSAG)

Les inscriptions au Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr) sont ouvertes à l'adresse suivante : http://www.ujf-grenoble.fr/formation/candidatures-et-inscriptions/


Objectifs et débouchés
L'objectif de cette formation « Innovation et territoire » est de former des chercheurs et des professionnels (responsables de projet, chargé de mission, chargé d'études, consultant, conseiller...) en aménagement, développement local et urbanisme capables de répondre aux attentes des collectivités, des entreprises ou des associations qui cherchent à développer de nouvelles compétences et à disposer dans leurs équipes de professionnels capables de s'adapter aux nouveaux enjeux, d'imaginer, hybrider, concevoir, créer et développer autrement et avec d'autres au-delà des frontières disciplinaires habituelles.

Organisation
La formation de deux années est construite autour de modules thématiques d'une semaine à quinze jours (cours, séminaires, ateliers, conférences, débats et travaux de terrain) construits en lien avec les associations, collectivités ou entreprises associées. Des stages de 4 mois à six mois sont prévus en France ou à l'étranger.

Programme
Le M1 comporte les modules suivants :
théorie des sciences territoriales ;

Introduction à l'innovation territoriale,
Innovation, environnement, nature et développement soutenable ;
Innovation, temps et mobilités ;
Innovation et développement économique ; innovation et gouvernance ;
Innovation, art et créativité territoriale ;
Innovation et métropolisation ;
Méthodologie ;
Innovation, tourisme, nature et loisirs
(+ stage et mémoire)


Le M2 comporte les modules suivants :

Innovation, communication et design des politiques publiques ;
Innovation et prospective ;
Innovation, imaginaires, planifications et utopies ;
Innovation, nature et numérique dans les territoires métropolitains ;
Citoyenneté augmentée, qualité et bien-être ;
Méthodologie du mémoire et design collectif ;
Anglais (+ stage + mémoire et atelier collectif annuel co-produit avec un partenaire du Master).
En seconde année, le Master Innovation et territoire propose également un parcours "Tourisme, Innovation, Transition" et un parcours en langue anglaise "International dévelopment Studies"


Équipe pédagogique :
L'équipe pédagogique est composée des enseignants et chercheurs suivants :
Philippe Bourdeau,
Yves Chalas,
Marie-Christine Fourny,
Luc Gwiazdzinski,
Bernard Pecqueur,
Olivier Soubeyran,
Martin Vanier
et une cinquantaine d'intervenants, enseignants, chercheurs et professionnels français et étrangers.

Lieu :
Les modules ont lieu à la Cité des territoires à Grenoble, sur les terrains d'étude mais également sous forme de cours et ateliers sur d'autres sites en France et en Europe (Genève, Milan, Tours…).

Cité des territoires
Université Joseph Fourier, IGA
14 bis Avenue Marie Reynoard
38000 Grenoble, France

Mots clés :
études, formation, territoire, urbanisme, innovation, créativité

Exemples de travaux réalisés :
https://www.youtube.com/watch?v=2y8cPS537OY
https://www.youtube.com/watch?v=oAdDxsbizjg
https://www.youtube.com/watch?v=OFgypXmmlNM

Contact responsable pédagogique :
Luc Gwiazdzinski
courriel : luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr

Contact responsable administratif master 1 :
Marie-sophie.arcaina@ujf-grenoble.fr

Contact responsable administratif master 2 :
Nadia.lachkar@ujf-grenoble.fr


Partenaires :

Laboratoires partenaires : UMR PACTE

Etablissements partenaires : UPMF (Université Pierre Mendès-France – Grenoble 2) & ENSAG (Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble

Entreprises partenaires : Le Master ITER a été imaginé et construit comme une plateforme d’innovation ouverte, en lien avec de nombreux organismes, associations, laboratoires, collectivités et entreprises qui partagent les mêmes principes, démarches et méthodes tout en appartenant à des secteurs et domaines différents du développement économique, des TIC, du tourisme, de la recherche, de la culture, de l’environnement, des arts ou de l’aménagement :


- 27ème Région,
- Deux degrès
- FING,
- DATAR,
- Pôle des arts urbains,
- Oxford Muse,
- Hexagone,
- Chronos,
- Laboratoire de tourisme expérimental,
- TEMPO,
- Green and Connecteed cities,
- Ideas lab,
- Institut Telecom,
- Ici-même,
- CAUE,
- ADEME


Parcs naturels, Agences d’urbanisme, Agences de développement, Chambres consulaires, Collectivités, Conseils de développement

- ACUF,
- Région PACA,
- Région Rhône Alpes,
- AUE,
- RUL,
- UNADEL,
- Grenoble Alpes Métropole,
- Ecole d’architecture,
- Grenoble Ecole de management, (…).

Ces partenaires prennent part à la formation sous forme de cours, de TD, de commandes aux ateliers ou de stages.


“Il faudrait que l'homme accroisse sa curiosité et accepte la complexité du monde dans lequel il vit"

Théodore Zeldin, historien anglais,
Grenoble, 28 mars 2012

jeudi 12 juin 2014

Film "Habiter la RN7", réalisation master Innovation et territoire, recherche ARC 7, région Rhône-Alpes

Video réalisée par les étudiants du Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr) dans le cadre du projet Arc 7 financé par la Région Rhône Alpes sur le thème "Habiter la RN7"

https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox

Film "Habiter la RN7", réalisation Master Innovation et territoire, programme de recherche Arc 7, région Rhône-Alpes

Video réalisée par les étudiants du Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr) dans le cadre du projet Arc 7 financé par la Région Rhône Alpes sur le thème "Habiter la RN7"

https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox

Traversée nocturne de Genève, Master Innovation et territoire (IGA, UJF, Grenoble)

Film sur la traversée nocturne de Genève réalisé par les étudiants du Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr) dans le cadre d'un partenariat avec la ville de Genève
https://www.youtube.com/watch?v=2y8cPS537OY

Projet réseau de transport de nuit à Grenoble, Master Innovation et territoire, Metro, SMTC

Vidéo de synthèse projet "Chrono-soirée" Master Innovation et Territoire / Communauté d'agglomération Grenoble Alpes Métropole et SMTC

http://youtu.be/ubQmnCS

mardi 13 mai 2014

Planning the urban night, Luc Gwiazdzinski, Poznan (Poland), August 11th to 14th 2014

Gwiazdzinski L., Planning the urban night, Annual Conference of IGU Urban Commission Poznan 2014, August 11th to 14th 2014 in Poznan (Poland)

La marche, enjeu de santé publique et de qualité de vie. Construire les conditions d’une pratique quotidienne à partir de l’analyse préalable de la morphologie urbaine et de la lisibilité des parcours. Le cas de l’agglomération grenobloise, Gwiazdzinski L., Chibane S. R., 13 juin 2014

La marche, enjeu de santé publique et de qualité de vie. Construire les conditions d’une pratique quotidienne à partir de l’analyse préalable de la morphologie urbaine et de la lisibilité des parcours. Le cas de l’agglomération grenobloise, Gwiazdzinski L., Chibane S. R.,
Colloque international pluridisciplinaire, Bien-être en ville. Regards croisés nature-santé, Lyon 12-13 Juin 2014, Université Jean Moulin - Lyon 3

Une première chrono-géographie de la vie quotidienne des personnes âgées en milieu rural : de nouveaux outils pour favoriser l’adaptation, Florent Cholat, Luc Gwiazdzinski, Matteo Colleoni, Montréal, 12 mai 2014

Une première chrono-géographie de la vie quotidienne des personnes âgées en milieu rural : de nouveaux outils pour favoriser l’adaptation
Florent Cholat, Luc Gwiazdzinski, Matteo Colleoni
82e du Congrès de l'Acfas, Milieux de vie et vieillissement de la population : convergences des savoirs et innovations en aménagement, Montréal, 12 mai 2014

La communication s’appuie sur une recherche-action menée sur deux territoires alpins du Parc des Ecrins en France et du Val Brembana en Italie. Elle vise à appréhender le quotidien des personnes âgées isolées à partir d’une analyse chronogéographique de leurs pratiques spatio-temporelles afin de favoriser l’adaptation du milieu de vie au vieillissement dans des contextes nationaux où l’on encourage le maintien à domicile. Des personnes âgées à des niveaux de dépendance différents ont été enquêtées à leur domicile. Les aidants familiaux ou professionnels identifiés ont été suivis par GPS afin de mesurer l’importance des mobilités générées par le maintien à domicile de la personne. Différents outils de synthèse et représentations ont été développés : « Bilans humains » de ce maintien à domicile ; « Cartographies des mobilités inversées », représentant les flux de mobilités ainsi engendrés; « Chrono-géographies », localisant les échanges de l’individu dans l’espace et dans le temps. Les recherches ont permis de mettre en évidence le rôle du territoire comme « amortisseur » face à la perte d’autonomie, l’importance de l’aide familiale en Italie qui facilite le maintien à domicile et limite les impacts, le foisonnement de déplacements induits par le maintien à domicile, le rôle indirect primordial du maintien à domicile dans les relations sociales d’un territoire, l’isolement social des personnes et leur difficulté à s’extraire de chez eux pour demeurer « citoyens jusqu’au bout ».

"La fabrique de situations, d'expériences et d'événements. Nouveaux protocoles, agencements, scènes, territoires, rythmes et rites pour l'action collective", Luc Gwiazdzinski, 12 mai 2014

"La fabrique de situations, d'expériences et d'événements. Nouveaux protocoles, agencements, scènes, territoires, rythmes et rites pour l'action collective",
Communication Luc Gwiazdzinski, Séminaire de recherche "Faire et éprouver ensemble: un nouveau paradigme de l'action collective?", Atelier de l'imaginaire
Programme Promising, Lundi 12 mai 2014, IAE Grenoble, Université Pierre Mendes France

"Cerner la nuit urbaine et ses excès", Luc Gwiazdzinski, Lausanne, 14 mai 2015

"Cerner la nuit urbaine et ses excès"
Luc Gwiazdzinski, Géographe, Université Joseph Fourier, laboratoire Pacte, Grenoble

États généraux de la nuit – 14 mai 2014, 19h30 – Casino de Montbenon, Lausanne, Suisse

" L'art de la ruse ", Luc Gwiazdzinski, Tours 15 mai 2014

" L'art de la ruse ", Conférence Luc Gwiazdzinski, géographe, enseignant chercheur (UMR PACTE-CNRS) Grenoble
Jeudi 15 mai 2014, Pôle des Arts urbains, Tours


mercredi 2 avril 2014

Les inscriptions au Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr)



Un Master ITER Innovation et territoire à Grenoble (UJF/UPMF/ENSAG)

Les inscriptions au Master Innovation et territoire (www.masteriter.fr) sont ouvertes à l'adresse suivante : http://www.ujf-grenoble.fr/formation/candidatures-et-inscriptions/


Objectifs et débouchés
L'objectif de cette formation « Innovation et territoire » est de former des chercheurs et des professionnels (responsables de projet, chargé de mission, chargé d'études, consultant, conseiller...) en aménagement, développement local et urbanisme capables de répondre aux attentes des collectivités, des entreprises ou des associations qui cherchent à développer de nouvelles compétences et à disposer dans leurs équipes de professionnels capables de s'adapter aux nouveaux enjeux, d'imaginer, hybrider, concevoir, créer et développer autrement et avec d'autres au-delà des frontières disciplinaires habituelles.

Organisation
La formation de deux années est construite autour de modules thématiques d'une semaine à quinze jours (cours, séminaires, ateliers, conférences, débats et travaux de terrain) construits en lien avec les associations, collectivités ou entreprises associées. Des stages de 4 mois à six mois sont prévus en France ou à l'étranger.

Programme
Le M1 comporte les modules suivants :
théorie des sciences territoriales ;

  • Introduction à l'innovation territoriale,
  • Innovation, environnement, nature et développement soutenable ;
  • Innovation, temps et mobilités ;
  • Innovation et développement économique ; innovation et gouvernance ;
  • Innovation, art et créativité territoriale ;
  • Innovation et métropolisation ;
  • Méthodologie ; 
  • Innovation, tourisme, nature et loisirs 
  • (+ stage et mémoire)


Le M2 comporte les modules suivants :

  • Innovation, communication et design des politiques publiques ;
  • Innovation et prospective ;
  • Innovation, imaginaires, planifications et utopies ;
  • Innovation, nature et numérique dans les territoires métropolitains ;
  • Citoyenneté augmentée, qualité et bien-être ;
  • Méthodologie du mémoire et design collectif ;
  • Anglais (+ stage + mémoire et atelier collectif annuel co-produit avec un partenaire du Master).
  • En seconde année, le Master Innovation et territoire propose également un parcours "Tourisme, Innovation, Transition" et un parcours en langue anglaise "International dévelopment Studies"


Équipe pédagogique :
L'équipe pédagogique est composée des enseignants et chercheurs suivants :
Philippe Bourdeau,
Yves Chalas,
Marie-Christine Fourny,
Luc Gwiazdzinski,
Bernard Pecqueur,
Olivier Soubeyran,
Martin Vanier
et une cinquantaine d'intervenants, enseignants, chercheurs et professionnels français et étrangers.

Lieu :
Les modules ont lieu à la Cité des territoires à Grenoble, sur les terrains d'étude mais également sous forme de cours et ateliers sur d'autres sites en France et en Europe (Genève, Milan, Tours…).

Cité des territoires
Université Joseph Fourier, IGA
14 bis Avenue Marie Reynoard
38000 Grenoble, France

Mots clés :
études, formation, territoire, urbanisme, innovation, créativité

Exemples de travaux réalisés :
https://www.youtube.com/watch?v=2y8cPS537OY
https://www.youtube.com/watch?v=oAdDxsbizjg
https://www.youtube.com/watch?v=OFgypXmmlNM

Contact responsable pédagogique :
Luc Gwiazdzinski
courriel : luc.gwiazdzinski@ujf-grenoble.fr

Contact responsable administratif master 1 :
Marie-sophie.arcaina@ujf-grenoble.fr

Contact responsable administratif master 2 :
Nadia.lachkar@ujf-grenoble.fr


Partenaires :

Laboratoires partenaires : UMR PACTE

Etablissements partenaires : UPMF (Université Pierre Mendès-France – Grenoble 2) & ENSAG (Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble

Entreprises partenaires : Le Master ITER a été imaginé et construit comme une plateforme d’innovation ouverte, en lien avec de nombreux organismes, associations, laboratoires, collectivités et entreprises qui partagent les mêmes principes, démarches et méthodes tout en appartenant à des secteurs et domaines différents du développement économique, des TIC, du tourisme, de la recherche, de la culture, de l’environnement, des arts ou de l’aménagement :


- 27ème Région,
- Deux degrès
- FING,
- DATAR,
- Pôle des arts urbains,
- Oxford Muse,
- Hexagone,
- Chronos,
- Laboratoire de tourisme expérimental,
- TEMPO,
- Green and Connecteed cities,
- Ideas lab,
- Institut Telecom,
- Ici-même,
- CAUE,
- ADEME


Parcs naturels, Agences d’urbanisme, Agences de développement, Chambres consulaires, Collectivités, Conseils de développement

- ACUF,
- Région PACA,
- Région Rhône Alpes,
- AUE,
- RUL,
- UNADEL,
- Grenoble Alpes Métropole,
- Ecole d’architecture,
- Grenoble Ecole de management, (…).

Ces partenaires prennent part à la formation sous forme de cours, de TD, de commandes aux ateliers ou de stages.


Il faudrait que l'homme accroisse sa curiosité et accepte la complexité du monde dans lequel il vit"

Théodore Zeldin, historien anglais,
Grenoble, 28 mars 2012